La psychanalyse participe à l'élucidation et à
l'émancipation du sujet vis-à-vis des « choses »
qui inconsciemment le déterminent et qui souvent
le font souffrir. Ainsi, le couple « principe
de plaisir » et « principe de réalité » participe à
un équilibre psychique permettant à un individu
d'équilibrer sa réaction face au monde extérieur.
Les deux principes ne sont pas nécessairement
irréconciliables. En effet, la rivalité n'est pas
l'opposition, et la tâche du Moi est de trouver
une résolution des tensions avant le conflit
potentiel.
Il y a un principe dont nous
sommes partis jusqu'à présent, dit
Freud, c'est que l'appareil psychique en
tant qu'organisé se place entre le principe
du plaisir et le principe de réalité.
Freud, bien entendu, n'est pas un esprit
porté à l'idolification. Il n'a jamais cru
qu'il n'y avait pas de principe de plaisir
dans le principe de réalitéa. Car si on
suit la réalité, c'est bien parce que le
principe de réalité est un principe de
plaisir à retardementb.
Inversement, si le principe de plaisir existe, c'est conformément
à quelque réalité – cette réalité est la réalité psychique.
Si le psychisme a un sens, s'il y a une réalité qui s'appelle la réalité psychique,
ou, en d'autres termes, s'il y a des êtres vivants, c'est pour autant qu'il y a une
organisation interne qui tend jusqu'à un certain point à s'opposer au passage libre
et illimité des forces et des décharges énergétiques telles que nous pouvons les supposer,
d'une façon purement
théorique, s'entrecroisant dans une réalité inanimée.
Il y a une enceinte fermée, à l'intérieur de quoi un certain équilibre est maintenu,
par l'effet d'un mécanisme qu'on appelle maintenant d'homéostasec, lequel amortit,
tempère l'irruption des quantités d'énergie venues du monde extérieur.
Aide à la lecture
a. Les deux principes ne sont pas absolument
séparés (ils ne sont pas des
idoles sacrées).
b. Le principe de réalité suppose que
l'on renonce ou diffère la recherche
d'un plaisir. Toutefois, selon Lacan,
ce n'est jamais un renoncement : on
accepte d'affronter la réalité car on
espère plus de plaisir ensuite.
c. L'homéostase est la capacité à maintenir
certaines fonctions à un état
d'équilibre. Le psychisme se maintiendrait
en « santé » en jouant sur
les deux principes : principe de plaisir
et principe de réalité.