Avenir d'une illusion date de 1927. C'est un ouvrage qui se propose d'analyser le fait religieux d'un point de vue psychanalytique. La psychanalyse émerge aux environs de 1895 avec les
Études sur l'hystérie et elle est alors orientée essentiellement vers la thérapeutique. Mais très vite, Freud s'aperçoit qu'elle peut aussi se révéler un moyen d'élucidation de ce qu'est l'être humain en tant qu'être social. Aussi Freud construit-il en même temps une psychologie sociale, qui nous donne des clés explicatives de cet être vivant si singulier qu'est l'être humain, et en particulier un éclairage sur l'explication du fait religieux.
Freud n'est pas le premier à affirmer que ce sont les hommes qui ont créé l'idée de Dieu et qui ont décidé de se soumettre à cette idée issue de leur esprit. Spinoza l'avait déjà énoncé avant lui, ainsi que Feuerbach (philosophe allemand du XIX
e siècle) et Marx. L'originalité de Freud est qu'il donne des fondements psychiques inconscients à cette idée, lesquels expliqueraient peut-être plus encore la dépendance immense envers cette croyance métaphysique.
Cet ouvrage n'a pas manqué de choquer croyants, théologiens, anthropologues et même des psychanalystes. Mais Freud a voulu interroger l'origine des religions et leur degré de vérité tant pour la psychologie de l'individu que pour l'histoire de l'humanité.
Avenir d'une illusion se divise en dix chapitres.
- Freud définit d'abord la civilisation et explique pourquoi et comment elle s'est constituée, et comment elle perdure.
- Il analyse ensuite la genèse des formes religieuses, puis se demande pourquoi les hommes ont créé ces formes religieuses.
- Freud « démontre » alors que les dogmes religieux, au regard de la raison, n'ont aucune valeur.
- Le sixième chapitre est important, car Freud y définit l'illusion et montre en quoi la religion en est une.
- Il poursuit en affirmant que la religion n'a aucune efficience : elle ne rend pas meilleur, ni plus heureux et, pour cela, tend à disparaître.
- Il va encore plus loin ensuite en disant que mettre en évidence les fondements rationnels de la morale rendrait celle-ci plus efficace. Il s'agit de sortir de la névrose infantile.
- Enfin, Freud finit par expliquer que la science peut nous sortir à la fois de l'infantilisme et de la religion, lesquels ne sont qu'une seule et même chose.