Si la technique est définie par le geste humain, éventuellement accompagné d'outils, alors il peut être un des modes d'expression de la culture : chaque peuple a développé ses propres techniques pour répondre à ses besoins, en fonction des traditions qui se perpétuent à travers les générations, mais aussi en fonction des ressources dont il dispose dans son environnement immédiat. Or une mondialisation, qui se traduit historiquement par la colonisation, entraîne l'imposition de nouvelles techniques occidentales jugées plus efficaces et moins archaïques. La technique apparaîtrait donc comme le vecteur de l'acculturation, et c'est en ce sens qu'il y aurait opposition.
S'appuyant sur ce qui a été montré, Simondon précise que c'est la culture qui agit directement sur les hommes tandis que la technique agit sur l'environnement. Certes, la technique contribue de ce fait à une transformation des modes de vie puisqu'elle transforme le milieu, mais elle ne peut être responsable d'une action directe et brutale de destruction des traditions. S'il y a conflit, c'est entre des techniques anciennes partagées par un petit groupe et des techniques modernes qui modifient le milieu à l'échelle planétaire et s'imposent par ce biais, mais pas entre technique et culture.