Depuis que le peuple français m'a appelé à reprendre officiellement place à sa tête, je me sentais obligé de lui poser un jour une question qui se rapporte à ma succession. [...] Or, la clé de voûte de notre régime, c'est l'institution nouvelle d'un président de la République désigné par la raison et par le sentiment des Français pour être le chef de l'État et le guide de la France. [...] C'est lui qui désigne les ministres et d'abord choisit le Premier. C'est lui qui préside leur Conseil. C'est lui qui, sur leurs rapports, prend par décret ou par ordonnance, toutes les décisions importantes de l'État. C'est lui qui nomme les fonctionnaires, les officiers, les magistrats ; dans les domaines essentiels de la politique extérieure et de la sécurité nationale, il est tenu à un rôle direct, puisqu'en vertu de la Constitution, il négocie et conclut les traités puisqu'il est le chef de l'armée, puisqu'il préside à la défense. Par-dessus tout, s'il arrive que la patrie et la République soient immédiatement en danger, le Président se trouve investi en personne de tous les devoirs et de tous les droits que comporte le salut public. [...] Quand sera achevé mon propre septennat, ou si la mort ou la maladie l'interrompaient avant le terme, le président de la République sera dorénavant élu au suffrage universel.