Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
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Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
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Chapitre 3.2
Texte 2

Marie-Anne Barbier, Arrie et Petus (1702)

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Texte

Arrie et Petus Audio

Crédits : Lelivrescolaire.fr

Le père de Néron, Claudius, a lui aussi inspiré les dramaturges. Il s'entretient ici avec Arrie, une jeune femme dont il a tué le père.


CLAUDIUS, voyant qu'Arrie veut se retirer.
– D'où vient qu'en me voyant vous fuyez de ces lieux ?
Quoi ! voulez-vous toujours vous cacher à nos yeux,
Madame, et toute entière à votre inquiétude,
Au milieu de ma cour chercher la solitude ?

ARRIE. – Seigneur, dans les malheurs où mes jours sont réduits,
C'est à la solitude à cacher mes ennuis ;
Et surtout dans un jour où votre hymen1 s'apprête,
Ma douleur importune en troublerait la fête.

CLAUDIUS. – Cette fête, sans vous, serait triste pour moi.
Je ne puis être heureux qu'autant que je vous vois.
Ce discours vous surprend ; et je sais bien, madame,
Que, si sur votre cœur il faut régler mon âme,
Le voyant tous les jours dans sa haine affermi,
Je dois n'avoir pour vous que des yeux d'ennemi.
Mais malgré cette loi que votre cœur m'impose,
Un destin plus puissant autrement en dispose :
Et lorsqu'à vous haïr il prétend m'animer,
Je sens trop que le mien ne peut que vous aimer.

ARRIE. – Moi !

CLAUDIUS. – Ne m'opposez point mes feux pour Agrippine.
Je retire une main que l'amour vous destine,
Et j'ignorais encor' le pouvoir de vos yeux,
Lorsque je lui promis un trône glorieux.
C'est à vous d'y monter. Régnez, régnez, madame ;
Régnez sur les Romains ainsi que sur mon âme.
S'il était ici-bas un rang plus élevé,
Les dieux, et mon amour vous l'auraient réservé.
Mais enfin à vos pieds je mets la terre et l'onde2,
L'époux que je vous offre est le maître du monde :
Et, quelque grand qu'il soit, vous voyez toutefois
Que ce maître du monde est soumis à vos lois.


ARRIE. – Seigneur, de quelque éclat que votre amour me flatte,
L'excès de vos bontés ne ferait qu'une ingrate […].

CLAUDIUS. – Oubliez des malheurs dont la fin est si belle :
Et ne songez qu'au trône où mon choix vous appelle. […]
Je ne dis plus qu'un mot. Vous savez mon amour,
Et je ne vois que trop votre haine à mon tour.
Je vous parle en amant ; mais vous pourriez peut-être
Me contraindre à la fin à vous parler en maître.
Du maître ou de l'amant, c'est à vous de choisir.
Je vous laisse, madame, y rêver à loisir.
Acte I, scène 4, orthographe modernisée.
1. Mariage. Claudius va épouser Agrippine (la mère de Néron).
2. La mer.
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Éclairage

Dans la préface de sa pièce, Marie-Anne Barbier souligne le manque de considération envers les femmes dramaturges à son époque : beaucoup d'hommes ont remis en question le fait qu'elle soit l'autrice de cette pièce.

"Ils diront sans doute que nous ne faisons que prêter nos noms à tous les ouvrages que l'on nous attribue. Mais comment les hommes nous céderaient-ils une gloire qui n'est pas à nous, puisqu'ils nous disputent même celle qui nous appartient ?"
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Questions

1. Comment l'aveu amoureux noue-t-il la tragédie ?

2.
Grammaire
Reformulez le passage souligné pour obtenir une proposition subordonnée circonstancielle.
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Supplément numérique

Regardez un qui transpose cette scène à notre époque.
 

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