Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
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Chapitre 3.2
Texte C
Exclusivité numérique

Euripide, Hippolyte porte-couronne (Ve s. av. J.-C)

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Texte

Voici l'un des textes sources de Phèdre de Racine. Phèdre se confie à sa nourrice. Mariée à Thésée, elle est en proie à un amour fatal et condamnable.

PHÈDRE. – Qu'est-ce donc que l'on appelle aimer ?

LA NOURRICE. – C'est à la fois, ma fille, ce qu'il y a de plus doux et de plus cruel.

PHÈDRE. – Je n'en ai éprouvé que les peines.

LA NOURRICE. – Que dis-tu ? Ô mon enfant, aimes-tu quelqu'un ?

PHÈDRE.Tu connais ce fils de l'Amazone1 ?

LA NOURRICE.Hippolyte2, dis-tu ?

PHÈDRE. – C'est toi qui l'as nommé.

LA NOURRICE. – Grands dieux ! qu'as-tu dit ? Je suis perdue ! Mes amies, cela peut-il s'entendre ? Après cela je ne saurais plus vivre : le jour m'est odieux, la lumière m'est odieuse ! J'abandonne mon corps, je le sacrifie ; je me délivrerai de la vie en mourant. Adieu, c'est fait de moi. Les plus sages sont donc entraînées au crime malgré elles ! Vénus n'est donc pas une déesse, mais plus qu'une déesse, s'il est possible, elle qui a perdu Phèdre, et sa famille, et moi-même !

LE CHŒUR. – Avez-vous entendu la reine dévoiler sa passion funeste, inouïe ? Puissé-je mourir, chère amie, avant que ta raison t'abandonne ! Hélas ! hélas ! quelles souffrances ! Ô douleur, aliment des mortels ! Tu es perdue, tu as révélé de tristes secrets. Quelle longue suite de misère t'attend désormais ! Quelque chose de nouveau va se passer dans ce palais. Il n'y a plus à chercher sur qui tombe la persécution de Vénus, ô malheureuse fille de la Crète !

PHÈDRE. – Femmes de Trézène1, qui habitez cette extrémité de la terre de Pélops, souvent, dans la longue durée des nuits, je me suis demandé ce qui corrompt la vie des mortels. Selon moi, ce n'est pas en vertu de leur nature qu'ils font le mal, car un grand nombre ont le sens droit. Mais voici ce qu'il faut considérer : nous savons ce qui est bien, nous le connaissons, mais nous ne le faisons pas ; les uns par paresse, les autres parce qu'ils préfèrent le plaisir à ce qui est honnête. Or, il y a bien des plaisirs dans la vie : les longs entretiens frivoles, l'oisiveté, plaisir si attrayant, et la honte. Il y en a de deux espèces, l'une qui n'a rien de mauvais, l'autre qui est le fléau des familles ; et si les caractères propres à chacun étaient bien clairs, elles n'auraient pas toutes deux le même nom. Après avoir reconnu d'avance ces vérités, il n'est sans doute aucun breuvage capable de me corrompre au point de me jeter dans des sentiments contraires. Mais je vais vous exposer la route que mon esprit a suivie. Après que l'amour m'eut blessée, je considérai les meilleurs moyens de le supporter. Je commençai donc dès lors par taire mon mal et par le cacher ; car on ne peut en rien se fier à la langue, qui sait fort bien donner des conseils aux autres, mais qui est victime des maux qu'elle s'attire ellemême. Ensuite je résolus de résister au délire de ma passion, et de la vaincre par la chasteté. Mais enfin, ne pouvant, par ces moyens, triompher de Vénus, mourir me parut être le meilleur parti.
v. 347 à 400, traduit du grec ancien par Nicolas Louis Artaud, 1842.
1. Reine des Amazones, guerrières légendaires de l'Antiquité.
2. Fils de Thésée (le mari de Phèdre) et de la reine des Amazones.
3. En Grèce, ville natale de Thésée.
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Éclairage

Le chœur, composé de danseurs masqués, joue un rôle essentiel dans les tragédies antiques : représentant la cité, il est l'intermédiaire entre le public et la pièce. Le chœur peut avoir pour rôle de rappeler les lois morales et religieuses, de donner des conseils aux personnages ; souvent, il représente aussi les réactions que pourrait avoir le public (stupeur, lamentations, joie, etc.). Les répliques du chœur étaient chantées.
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Supplément numérique

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Questions

1. Comparez ce texte à sa réécriture par Racine ().

2.
Grammaire
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