Français 3e - 2021

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Sujet Brevet

Nous voulons la patrie de nos pères

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Texte

Jean Amrouche (1906‑1962) est un écrivain d'origine kabyle, de confession catholique et d'expression française qui a pris parti pour l'indépendance de l'Algérie.

On avait prononcé les plus hautes paroles de fraternité
on avait fait les plus saintes promesses.

Algériens, disait‑on, à défaut d'une patrie naturelle
perdue
voici la patrie la plus belle
la France
chevelue1 de forêts profondes hérissée de cheminées
d'usines
lourde de gloire de travaux et de villes
de sanctuaires [...]

Mais on leur a pris la patrie de leurs pères
on ne les a pas reçus à la table de la France
Longue fut l'épreuve du mensonge et de la promesse
non tenue
d'une espérance inassouvie
longue amère
trempée dans les sueurs de l'attente déçue
dans l'enfer de la parole trahie [...]

Alors vint une grande saison de l'histoire
portant dans ses flancs une cargaison d'enfants
indomptés
qui parlèrent un nouveau langage
et le tonnerre d'une fureur sacrée :

on ne nous trahira plus
on ne nous mentira plus
on ne nous fera pas prendre des vessies peintes
de bleu de blanc et de rouge
pour les lanternes2 de la liberté
nous voulons habiter notre nom
vivre ou mourir sur notre terre mère [...]

Nous voulons la patrie de nos pères
la langue de nos pères [...]

Nous ne voulons plus errer en exil
dans le présent sans mémoire et sans avenir

Ici et maintenant
nous voulons
libres à jamais sous le soleil dans le vent
la pluie ou la neige
notre patrie : l'Algérie.
Jean Amrouche
« Le Combat algérien », 1958, Espoir et Parole. Poèmes algériens, 1963, Pierre Seghers.
1. Référence à l'appellation « Gaule chevelue » que les Romains utilisaient en raison des nombreuses forêts gauloises.
2. Prendre des vessies pour des lanternes : se faire des illusions.
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Placeholder pour Marc Riboud, Foule, le jour de
l'Indépendance, Alger, 1962Marc Riboud, Foule, le jour de
l'Indépendance, Alger, 1962

Marc Riboud, Foule, le jour de l'Indépendance, Alger, 1962, photographie (Centre Pompidou − Musée national d'art moderne, Paris).
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1er partie

(1 h10)

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Questions
Compréhension et compétences d'interprétation (32 points)

1. En vous appuyant sur les différents temps verbaux employés dans le poème, repérez trois parties et donnez à chacune un titre. (6 points)

2. Comment est décrite la France ? Relevez notamment les vers où il est question des symboles de la France (la devise et le drapeau) et commentez‑les. (5 points)

3. Dans la deuxième strophe, quel est l'effet produit par les rejets et enjambements ?(2 points)

4. (3 points)
a. Que permettent les anaphores « On ne nous » et « Nous voulons » ?

b. D'après vous, que veut dire le poète dans le vers : « nous voulons habiter notre nom » (v. 27) ?

5. Quelle est la tonalité de ce texte ? Relevez une caractéristique du texte justifiant votre réponse. (2 points)

6. Relevez une phrase qui résume bien le poème selon vous, et expliquez pourquoi.(5 points)

7. Comment le dernier mot du poème est‑il mis en valeur ? (3 points)

8. Image Quels points communs voyez‑vous entre le poème et la photographie ? Appuyez‑vous notamment sur le contexte historique. (6 points)
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Questions
Grammaire et compétences linguistiques (18 points)

9. (2 points)
a. Expliquez la formation des adjectifs « inassouvie » (v. 13) et « indomptés  » (v. 19).

b. Quelle image de la colonisation cela donne‑t‑il ?

10. (4 points)
« On avait prononcé les plus hautes paroles de fraternité / on avait fait les plus saintes promesses. » (v. 1 et v. 2)
a. À quelle voix les deux propositions ci‑dessus sont‑elles ?

b. Si elles sont à la voix active, réécrivez‑les à la voix passive, si elles sont à la voix passive, réécrivez‑les à la voix active.

11. Relevez deux expansions différentes du nom « saison » (v. 17) et précisez leur classe grammaticale. (2 points)

12. (10 points) Réécrivez les vers 22 à 29 en remplaçant « nous » par « vous » et les verbes au futur par des verbes au présent de l'indicatif.
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2e partie

(20 min)

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Dictée
(10 points)

Kateb Yacine, Nedjma, 1956. Les dictées des brevets blancs sont regroupées .
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3ᵉ partie

(1h30)

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Rédaction
(40 points)

Vous traiterez à votre choix l'un des sujets suivants.

Sujet de réflexion


« Nous ne voulons plus errer en exil / dans le présent sans mémoire et sans avenir » (v. 31‑32). Selon vous, est‑il important de connaître l'histoire de son pays ? Pourquoi ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur trois arguments et en prenant soin de les organiser de manière logique. Vous les illustrerez par des exemples précis.

Sujet d'imagination


Composez un poème construit sur une répétition de « nous voulons ». Cette formule devra revenir plusieurs fois, à des endroits importants du poème. Réinvestissez ce que vous avez observé dans le poème de Jean Amrouche pour vous aider.

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