– Eh ! quand bien même que mon amitié se serait
tournée en amour, quel mal le bon Dieu y trouverait‑il,
au jour d'aujourd'hui qu'elle est veuve et maîtresse de se
marier ? Je lui ai donné bonne part de mon bien, ainsi qu'à
Jeannie. Mais il m'en reste assez pour être encore un bon
parti, et elle ne ferait pas de tort à son enfant en me prenant pour son mari. Il n'y aurait donc pas d'ambition de
ma part à souhaiter cela, et personne ne pourrait lui faire
accroire que je l'aime par intérêt. Je suis champi, mais elle
ne regarde point à cela, elle.
Elle m'a aimé comme son fils, ce qui est la plus forte de
toutes les amitiés, elle pourrait bien m'aimer encore autrement. Je vois que ses ennemis vont m'obliger à la quitter,
si je ne l'épouse pas ; et la quitter encore une fois, j'aime
autant mourir. D'ailleurs, elle a encore besoin de moi, et
ce serait lâche de laisser tant d'embarras sur ses bras, quand
j'ai encore les miens, en outre de mon argent, pour la servir. […] Voyons, tout est pour le bien dans la volonté du
ciel, et madame Sévère, en voulant faire le mal, m'a rendu
le service de m'enseigner mon devoir.
a. Dans le premier paragraphe, relevez les liens
logiques d'opposition et de concession et précisez leur
classe grammaticale.
b. George Sand retranscrit dans ce
roman champêtre le parler paysan. Relevez dans la première
phrase une erreur de syntaxe et corrigez‑la.
c. Reformulez les
deux premières phrases du second paragraphe en ajoutant
des liens logiques d'opposition ou de concession.
d. Relevez
dans les deux dernières phrases deux moyens d'exprimer
l'opposition ou la concession qui ne sont pas dans la leçon.
e. Montrez dans un paragraphe de commentaire le conflit psychologique auquel est confronté le personnage.