Lorsque les troupes eurent pris leurs positions et que les sacrifices donnèrent de bons présages, les Athéniens, aussitôt donné le signal de l'attaque, se lancèrent au pas de course contre les Barbares ; l'intervalle qui les en séparait n'était pas de moins de huit stades. Les Perses, quand ils les virent arriver sur eux en courant, se préparèrent à les recevoir ; constatant qu'ils étaient peu nombreux et que, malgré cela, ils se lançaient au pas de course, sans cavalerie, sans archers, ils les crurent atteints de folie, d'une folie qui causerait leur perte totale. C'était l'idée que se faisaient les Barbares ; mais les Athéniens, après qu'ils eurent, en rangs serrés, pris contact avec eux, combattirent de façon mémorable. Ils furent en effet, autant que nous sachions, les premiers de tous les Grecs qui allèrent à l'ennemi en
courant, les premiers à supporter la vue de l'équipement des Mèdes et d'hommes portant cet équipement, alors que, jusque‑là, rien qu'à entendre le nom des Mèdes, les Grecs étaient pris de peur. La bataille dura longtemps à
Marathon. [...] La victoire resta aux Athéniens. Les Perses prirent la fuite ; ils les suivirent, abattant les fuyards, jusqu'au bord de la mer.