Arthur percevait très nettement la solitude du jardin, et son silence ; pourtant il avait le sentiment de ne pas être seul. Aussi,
le jeune promeneur ne fut-il pas trop effrayé lorsqu'une voix, sortant de l'ombre épaisse d'un arbre gigantesque,
lui chuchota : « Voulez-vous me donner du feu, monsieur ? »
« Certainement », répondit-
il , en essayant, sans y arriver, de distinguer le visage de son
interlocuteur .
Celui-ci s'avança, et
le jeune homme lui tendit son briquet. La seule chose qu'il pouvait conclure au sujet de l'
individu qui venait de lui adresser la parole , était qu'il devait être de très petite taille, car Arthur dut singulièrement se pencher pour
lui présenter l'objet demandé.
L'inconnu rendit le briquet, en marmonnant un vague remerciement à l'intention
du jeune homme , et
celui-ci dut chercher l'objet à tâtons dans l'obscurité.