Je suis pour votre amour diversement malade,
Maintenant plein de froid, maintenant de chaleur ;
Dedans le coeur pour vous autant j'ai de douleur
Comme il y a de grains dedans votre grenade.
Yeux qui fîtes sur moi la première embuscade,
Désattisez1 ma flamme et desséchez mes pleurs.
Je
faux2, vous
ne pourriez3 : car le mal, dont je meurs,
Est si grand qu'il ne peut se guérir d'une oeillade.
Ma Dame, croyez-moi, je
trépasse4 pour vous ;
Je n'ai artère, nerf, tendon, veine ni pouls
Qui ne sente d'Amour la fi èvre continue.
L'Amour à la grenade en symbole était joint.
Ses grains en ont encor la force retenue,
Que de signe et d'effet vous ne connaissez point.