En 2016, l'île de Madagascar comptait 24,8 millions d'habitants, pour 7 millions de citadins. Quelques années auparavant, en 1993, les villes regroupaient seulement 2,8 millions d'habitants. [...] En Afrique en général, et à Madagascar en particulier, l'accélération de l'urbanisation est en partie due à l'exode rural [...]. Ce mouvement de population s'explique par la dégradation des activités agricoles. L'exploitation des terres n'étant plus suffisante pour vivre et les jeunes Malgaches préfèrent gagner les villes où ils trouvent facilement des emplois à la journée. Chaque année, ils seraient 200 000 à quitter la campagne pour les villes. La capitale, Antananarivo, est l'agglomération subissant le plus cette pression migratoire. En effet, en 10 ans, sa population a triplé (près de 3 millions d'habitants aujourd'hui). Cet exode rural pèse sur les services publics. Des bidonvilles ont vu le jour un peu partout dans les villes. Le phénomène ayant gagné en ampleur ces dernières années, l'État ne parvient pas à gérer ce flux de migrants, ni à adopter les politiques publiques nécessaires, et encore moins à lancer des campagnes de travaux pour les accueillir.