Il est frappant de constater que la croissance démographique est la grande absente de ces prises de position : on fait comme si démographie et environnement étaient deux sujets séparés, alors qu'ils sont indissociablement liés.
En effet, si les efforts pour améliorer l'efficacité environnementale des pays développés restent la première priorité à court terme, à moyen et long terme, les effets combinés de la croissance à venir de la population et de l'augmentation inéluctable de la consommation par habitant (à la fois dans les pays développés et encore plus dans les pays en voie de développement) conduisent à une véritable catastrophe pour notre planète : destruction de la biodiversité, ressources en eau menacées, montée des eaux par fonte des glaciers, raréfaction des ressources halieutiques, épuisement et salinisation des terres cultivées, réchauffement de plus de 5 °C en 2100 en France avec des pointes à plus de 50 °C, déplacements massifs de populations.
Pour éviter cette catastrophe, il faudra donc, et avant tout dans les pays développés, réduire fortement nos émissions de gaz à effet de serre : c'est la transition énergétique. Mais on ne pourra pas faire l'impasse sur une réduction importante de l'accroissement de la population mondiale : c'est la transition démographique, non achevée dans bien des régions du monde.
La population mondiale a déjà crû de façon exponentielle : elle est passée de 2 milliards à 7,6 milliards entre 1950 et 2017 ! Les dernières prévisions démographiques de l'ONU, qui datent de 2017 et qui font autorité en la matière, nous indiquent dans une hypothèse moyenne que la population mondiale atteindra 8,6 milliards en 2030, 9,8 milliards en 2050 et 11,2 milliards en 2100. [...]