Pékin a connu en janvier 2016 des semaines d'un brouillard irrespirable contenant quarante fois plus de particules dangereuses que le taux maximum acceptable. La Chine demeure en effet le plus gros pollueur de la planète en raison d'une énergie qui repose à 70 % sur le charbon dont elle a produit 4 milliards de tonnes en 2015 tandis qu'elle consommait 600 millions de tonnes d'hydrocarbures dont elle avait importé la moitié pour produire 20 % de son énergie, l'hydroélectricité ne fournissant que 8 % de celle‑ci et les centrales nucléaires les 2 % restants. Malgré des efforts exceptionnels faits pour développer le photovoltaïque, cette situation de dépendance envers des énergies fossiles extrêmement polluantes ne changera que très peu durant la prochaine décennie.

A partir de la décennie 1980, l'insertion de la Chine dans la mondialisation [...] s'est construite sur un double processus de littoralisation et de maritimisation [...] : création de Zones économiques spéciales (ZES) en 1960, « villes littorales ouvertes » en 1984. Les provinces littorales captent alors l'essentiel de la croissance et il faut attendre les années 2010 pour que la dynamique se diffuse dans les provinces intérieures puis dans l'Ouest.

Aujourd'hui, les oppositions entre les trois Chines demeurent considérables. Les provinces littorales polarisent sur 14 % du territoire 45 % de la population, 58 % du PIB, 82 % des IDE et 84 % des exportations. A l'opposé, le cœur de la Chine, c'est‑à‑dire les provinces intérieures, regroupe sur 30 % du pays 44 % de la population mais seulement 34 % du PIB, 16 % des IDE et 13 % des exportations. [...] Enfin, l'Ouest [...] sur 56 % du pays regroupe 11 % de la population et 8 % du PIB.