À première vue, le secteur du cinéma semble correspondre aux critères de la concurrence monopolistique. Les films sont en concurrence pour attirer les mêmes consommateurs ; chaque film est différent des autres ; de nouvelles compagnies peuvent entrer et entrent effectivement dans le secteur. Mais où est l'équilibre de profit nul ? Certains films sont après tout énormément profitables.

Le point important est qu'à chaque succès de box-office correspondent plusieurs échecs — et que les studios de cinéma ne savent pas à l'avance le destin des films. […]

Si les films étaient en moyenne hautement profitables, davantage de studios pénétreraient le secteur et davantage de films seraient réalisés. Si les films perdaient en moyenne de l'argent, moins de films seraient réalisés. En fait […], le secteur du cinéma gagne en moyenne environ juste ce qui est suffisant pour couvrir les coûts de production — c'est-à-dire qu'il fait en gros un profit économique nul.

Ce genre de situation — dans laquelle les firmes font en moyenne un profit nul en combinant des réussites hautement profitables et des échecs qui font perdre de l'argent — se retrouve dans d'autres secteurs caractérisés par des coûts irrécupérables élevés.