Olympe de Gouges écrit ce texte en prison. À l'issue de son procès, elle sera condamnée à mort et guillotinée.
On apprendra au peuple ce que j'ai fait pour lui. On lui dira : « Cette femme que de vils assassins ont immolée fut ton soutien dans le grand hiver ; elle fut nommée la mère du peuple par tous les cœurs.
Par ses écrits humains et populaires, elle excita la bienveillance des riches et des gens de la Cour. Elle sut à propos les menacer du désespoir du peuple, et cette saine terreur émut toutes les âmes en faveur des pauvres et des ouvriers sans travail. Elle [...] donna le projet de l'impôt volontaire et tant d'autres projets aussi précieux pour la chose publique. Elle fit plus, elle sacrifia sa fortune entière, elle méprisa la Cour et ses bienfaits, elle mourut pauvre. Voilà la femme dont on t'a privé ! »
Oui, tout me force à croire qu'on tiendra ce langage sur mon compte. Le bien ne se perd jamais sur la terre ; l'expérience nous apprend que l'être vertueux qui fut persécuté dans sa vie recueille après sa mort les larmes de la reconnaissance et que sa mémoire est honorée.