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Introduction

Pourquoi lire cette œuvre ?

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1
Parce que c'est une œuvre aux résonances modernes

  • Elle revendique des droits pour les femmes qui ne seront effectifs en France qu'au XXe siècle, comme l'égalité civile et la participation active des femmes à la vie politique et économique.
  • Elle prend position pour les droits des personnes racisées, en lien avec les combats pour l'abolition de l'esclavage de son époque.
  • Elle fait écho aux débats d'aujourd'hui sur l'adoption d'un langage non discriminant. Le mot « homme » inclut-il ou exclut-il les femmes ? Aujourd'hui, ne faudrait-il pas parler de « droits humains » plutôt que de « droits de l'homme » ?
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2
Parce qu'elle met en lumière une histoire oubliée

  • Celle d'Olympe de Gouges, autrice fascinante : jeune veuve refusant de se remarier pour rester indépendante, elle se bat pour les droits des opprimé(e)s en collant des affiches dans tout Paris et en insistant auprès de la Comédie-Française pour que ses pièces sur l'esclavage soient jouées.
  • Celle des femmes de la Révolution, qui ont participé aux émeutes, qui ont forcé le roi à signer la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui ont créé des clubs politiques, qui ont pris les armes… et qui sont devenues des « citoyennes sans citoyenneté » (Dominique Godineau).
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3
Parce qu'elle interroge les fondements de notre démocratie

  • Elle nous invite à nous demander sur quelles bases notre démocratie a été érigée. En 1789, à qui accorde-t-on des droits ? Sur quels principes se fonde la citoyenneté ?
  • Elle met en lumière des injustices. Plus de 200 ans plus tard, celles-ci subsistent‑elles encore dans notre démocratie ?
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Olympe de Gouges écrit ce texte en prison. À l'issue de son procès, elle sera condamnée à mort et guillotinée.

On apprendra au peuple ce que j'ai fait pour lui. On lui dira : « Cette femme que de vils assassins ont immolée fut ton soutien dans le grand hiver ; elle fut nommée la mère du peuple par tous les cœurs.

Par ses écrits humains et populaires, elle excita la bienveillance des riches et des gens de la Cour. Elle sut à propos les menacer du désespoir du peuple, et cette saine terreur émut toutes les âmes en faveur des pauvres et des ouvriers sans travail. Elle [...] donna le projet de l'impôt volontaire et tant d'autres projets aussi précieux pour la chose publique. Elle fit plus, elle sacrifia sa fortune entière, elle méprisa la Cour et ses bienfaits, elle mourut pauvre. Voilà la femme dont on t'a privé ! »

Oui, tout me force à croire qu'on tiendra ce langage sur mon compte. Le bien ne se perd jamais sur la terre ; l'expérience nous apprend que l'être vertueux qui fut persécuté dans sa vie recueille après sa mort les larmes de la reconnaissance et que sa mémoire est honorée.
Olympe de Gouges
Une patriote persécutée à la Convention nationale, Paris, 1793.
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Placeholder pour Le ton des femmes à VersaillesLe ton des femmes à Versailles
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Gérard Fromanger, Le ton des femmes à Versailles, 1988-1989, 130 x 97 cm, collection privée.

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