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Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
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Chapitre 3.3
Texte 2

Molière, Le Misanthrope (1666)

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Texte

Audio

Crédits : Lelivrescolaire.fr

Alceste est misanthrope : il a horreur de la société humaine et de ses conventions. Oronte a écrit un poème et prie Alceste de lui donner son avis.

ALCESTE.
– J'ai le défaut
D'être un peu plus sincère, en cela, qu'il ne faut.

ORONTE. – C'est ce que je demande, et j'aurais lieu de plainte,
Si, m'exposant à vous, pour me parler sans feinte,
Vous alliez me trahir et me déguiser1 rien.

ALCESTE. – Puisqu'il vous plaît ainsi, Monsieur, je le veux bien.

[Oronte lit son poème.]

ALCESTE. – Monsieur, cette matière est toujours délicate,
Et, sur le bel esprit, nous aimons qu'on nous flatte :
Mais un jour, à quelqu'un, dont je tairai le nom,
Je disais, en voyant des vers de sa façon,
Qu'il faut qu'un galant homme ait toujours grand empire2
Sur les démangeaisons qui nous prennent d'écrire. […]

ORONTE. – Est‑ce qu'à mon sonnet vous trouvez à redire ?

ALCESTE. – Je ne dis pas cela ; mais, pour ne point écrire,
Je lui mettais aux yeux comme, dans notre temps,
Cette soif a gâté de fort honnêtes gens.

ORONTE. – Est‑ce que j'écris mal ? et leur ressemblerais‑je ?

ALCESTE. – Je ne dis pas cela ; mais, enfin, lui disais‑je,
Quel besoin, si pressant, avez‑vous de rimer ?
Et qui, diantre, vous pousse à vous faire imprimer ? […]
C'est ce que je tâchai de lui faire comprendre.

ORONTE. – Voilà qui va fort bien, et je crois vous entendre.
Mais ne puis‑je savoir ce que dans mon sonnet…

ALCESTE. – Franchement, il est bon à mettre au cabinet3. […]

ORONTE. – Et moi, je vous soutiens que mes vers sont fort bons.

ALCESTE. – Pour les trouver ainsi, vous avez vos raisons.
Mais vous trouverez bon que j'en puisse avoir d'autres
Qui se dispenseront de se soumettre aux vôtres.

ORONTE. – Il me suffit de voir que d'autres en font cas.

ALCESTE. – C'est qu'ils ont l'art de feindre ; et moi, je ne l'ai pas.

ORONTE. – Croyez‑vous donc avoir tant d'esprit en partage ?

ALCESTE. – Si je louais vos vers, j'en aurais davantage.

ORONTE. – Je me passerai fort que vous les approuviez.

ALCESTE. – Il faut bien, s'il vous plaît, que vous vous en passiez.

ORONTE. – Je voudrais bien, pour voir, que, de votre manière
Vous en composassiez sur la même matière.

ALCESTE. – J'en pourrais, par malheur, faire d'aussi méchants ;
Mais je me garderais de les montrer aux gens.

ORONTE. – Vous me parlez bien ferme ; et cette suffisance4

ALCESTE. – Autre part que chez moi cherchez qui vous encense.

ORONTE. – Mais, mon petit Monsieur, prenez‑le un peu moins haut5.

ALCESTE. – Ma foi, mon grand Monsieur, je le prends comme il faut.
Acte I, scène 2, orthographe modernisée.
1. Déformer la vérité.
2. Sache se maitriser.
3. Le mot voulait dire aussi placard.
4. Vanité, prétention.
5. Prononcer « prenez l'un peu moins haut » pour avoir le bon nombre de syllabes.
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Doc.

Placeholder pour Clément Hervieu-LégerClément Hervieu-Léger
Le zoom est accessible dans la version Premium.
Mise en scène de Clément Hervieu‑Léger à la Comédie‑Française, Paris, 2014, avec Serge Bagdassarian (Oronte).
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Questions

1. En quoi Alceste brise‑t‑il les conventions sociales ?

2.
Grammaire
Analysez la proposition subordonnée dans le vers souligné.
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