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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
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La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
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Molière, La Critique de L'École des femmes (1663)

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Texte

Immense succès, L'École des femmes suscite aussi des critiques, au point que se développe une « querelle ». Molière l'alimente pour aiguiser la curiosité de celles et ceux qui n'ont pas encore vu la pièce, et augmenter les recettes. Il crée ainsi cette courte comédie mettant en scène un groupe d'amis qui débattent de L'École des femmes.

DORANTE. – Vous croyez donc, monsieur Lysidas, que tout l'esprit et toute la beauté sont dans les poèmes1 sérieux, et que les pièces comiques sont des niaiseries qui ne méritent aucune louange ?

URANIE. – Ce n'est pas mon sentiment, pour moi. La tragédie, sans doute, est quelque chose de beau quand elle est bien touchée ; mais la comédie a ses charmes, et je tiens que l'une n'est pas moins difficile à faire que l'autre.

DORANTE. – Assurément, madame ; et quand, pour la difficulté, vous mettriez un plus du côté de la comédie, peut‑être que vous ne vous abuseriez pas. Car enfin, je trouve qu'il est bien plus aisé de se guinder2 sur de grands sentiments, de braver en vers la fortune3, accuser les destins, et dire des injures aux dieux, que d'entrer comme il faut dans le ridicule des hommes, et de rendre agréablement sur le théâtre les défauts de tout le monde. Lorsque vous peignez des héros, vous faites ce que vous voulez ; ce sont des portraits à plaisir, où l'on ne cherche point de ressemblance ; et vous n'avez qu'à suivre les traits d'une imagination qui se donne l'essor, et qui souvent laisse le vrai pour attraper le merveilleux. Mais lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d'après nature. On veut que ces portraits ressemblent ; et vous n'avez rien fait, si vous n'y faites reconnaitre les gens de votre siècle. En un mot, dans les pièces sérieuses, il suffit, pour n'être point blâmé, de dire des choses qui soient de bon sens, et bien écrites ; mais ce n'est pas assez dans les autres, il y faut plaisanter ; et c'est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens. [...]

LYSIDAS. – Ceux qui possèdent Aristote et Horace voient d'abord, madame, que cette comédie pèche contre toutes les règles de l'art.

DORANTE. – Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin. [...] Car enfin, si les pièces qui sont selon les règles ne plaisent pas, et que celles qui plaisent ne soient pas selon les règles, il faudrait, de nécessité, que les règles eussent été mal faites. Moquons‑nous donc de cette chicane4, où ils veulent assujettir5 le gout public, et ne consultons dans une comédie que l'effet qu'elle fait sur nous. Laissons‑nous aller de bonne foi aux choses qui nous prennent par les entrailles, et ne cherchons point de raisonnements pour nous empêcher d'avoir du plaisir.
Scène 7, orthographe modernisée.
1. Ici : pièces de théâtre en vers.
2. Prendre des grands airs.
3. Le destin.
4. Querelle futile.
5. Soumettre.
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Éclairage

Avec L'École des Femmes, Molière inaugure un nouveau type de comédies, en cinq actes et en alexandrins, au comique plus fin. Il veut ainsi donner ses lettres de noblesse à un genre théâtral qui était jusque là considéré comme inférieur à la tragédie et destiné avant tout à divertir le peuple.

La Critique de l'École des Femmes permet à Molière d'exposer sa conception de la comédie.
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Ressource complémentaire

Regardez une courte vidéo présentant de L'École des femmes et de La Critique de l'École des femmes.

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