L'expansion coloniale sous la III^e République s'inscrit dans le prolongement du premier empire moderne. Des explorateurs suivis de militaires prennent possession de vastes territoires au nom de la métropole, essentiellement en Afrique et en Indochine.

En métropole s'épanouit une idéologie coloniale qui justifie la colonisation par la nécessité de restaurer la grandeur nationale, d'assurer des débouchés à son industrie et de civiliser les peuples indigènes.

Les rivalités impériales entre puissances européennes en Afrique génèrent des tensions et exacerbent les nationalismes.

L'empire français est constitué de plusieurs types de territoires : une colonie de peuplement (l'Algérie), des colonies d'exploitation et des protectorats.

La politique d'assimilation s'adresse surtout aux élites locales, sur lesquelles la métropole s'appuie pour asseoir son autorité. Le Code de l'indigénat maintient les populations colonisées, « sujets français » et non citoyens, dans une situation d'infériorité juridique.

L'exploitation économique des colonies, qui repose en grande partie sur le travail forcé, se fait au profit de la métropole et des colons.

Les sociétés colonisées fascinent et inquiètent les Européens. Persuadés de la supériorité de l'homme blanc, les colons imposent leurs valeurs, leur langue, leur religion, bouleversant les cultures autochtones.

Les colons s'emploient à christianiser les colonisés, tout en développant une médecine coloniale et un enseignement à l'attention des populations locales.

Les populations colonisées sont soumises à différentes formes de ségrégation, sous-tendues par des idées racistes.

En métropole, la colonisation est contestée à la fois par les nationalistes, les économistes libéraux, les socialistes et les indigénophiles. Mais ils ne constituent pas un front anticolonialiste unifié.

Dans les colonies, la pacification reste incomplète : résistances à la conquête et soulèvements populaires contre l'arbitraire colonial sont nombreux. Au sein des élites locales, souvent formées en Occident, des mouvements nationalistes émergent.