Une immigration légale de plus en plus choisie. Dans un contexte de montée du chômage, de nombreux pays récepteurs limitent les flux légaux aux migrants les plus qualifiés. Australie et Canada disposent d'un système à points, où l'âge, le niveau et le type de diplôme mais aussi la maîtrise de la langue et de la culture sont des critères de choix.
Une multiplication des barrières migratoires dans les Nords et dans les Suds. Face aux restrictions des migrations légales, les migrations illégales se multiplient, engendrant un phénomène de repli dans les pays d'accueil. Le mur à la frontière mexicano‑étasunienne est devenu le symbole d'un monde qui se ferme, même s'il reste des points de passage. Jamais le monde n'a compté autant de barrières migratoires. La plus importante est le mur construit par l'Inde face au Bangladesh (à majorité musulmane). Frontex, agence de surveillance des frontières externes de l'UE, incarne la fermeture de l'Europe.
Une externalisation des contrôles vers les pays de transit. Les États‑Unis font pression sur le Mexique pour qu'il bloque les flux venus du Sud. Nauru accueille les camps de migrants refoulés par l'Australie. Quant à l'espace Schengen, il affaiblit les frontières internes mais renforce les frontières extérieures. Maroc et Turquie, pays de transit, accueillent des camps de migrants. Ces États deviennent, avec leur développement et face au blocage des flux vers les Nords, des pays d'immigration.
Des migrations dangereuses. Les candidats à l'émigration économisent et s'endettent pour payer des passeurs. Des milliers de migrants meurent chaque année en mer, dans le désert du Sud des États‑Unis, ou sur les murs et barbelés. Dans les pays de transit comme d'arrivée, les camps sont des espaces insalubres et dangereux, surtout pour les femmes.