Depuis la création de l'Union européenne, il apparaît important aux États membres de développer un réseau de transports à l'échelle de l'UE. Premièrement, cela facilite les échanges de marchandises et la libre circulation des citoyens européens au sein de l'espace Schengen. Ensuite, cela permet d'impulser des logiques communes : le développement des transports durables – que l'on observe dans toutes les métropoles (Paris, Londres, Francfort et Milan, par exemple) – et la libéralisation des transports souhaitée par la Commission européenne afin d'améliorer leur compétitivité.

On observe d'ailleurs la construction d'axes transeuropéens comme le projet de ligne à grande vitesse Paris-Strasbourg-Munich-Vienne-Bratislava-Budapest, les lignes existantes entre Paris, Bruxelles, Londres et Francfort ou la route transeuropéenne Oslo-Hambourg-Luxembourg-Lyon-Barcelone. À l'échelle régionale, on constate aussi le développement de projets de réflexion communs favorables à des transports moins polluants, notamment autour des espaces maritimes de la Baltique ou de la Méditerranée.

Néanmoins, la construction du réseau de transports européen est encore loin d'être aboutie. On observe encore de fortes inégalités territoriales : si les réseaux de transports sont denses et modernes dans la mégalopole européenne, ils doivent être encore modernisés dans de nombreux pays d'Europe centrale et orientale qui n'ont intégré l'UE qu'en 2004, 2007 et 2013. Par ailleurs, certains projets de construction ne font pas l'unanimité : le lancement de la liaison ferroviaire transalpine Lyon-Turin, nécessitant la construction d'un nouveau tunnel dans les Alpes, a été ralenti par de nombreuses manifestations notamment menées par le mouvement « No Tav » qui conteste le coût du projet et son impact écologique. Enfin, le retour des contrôles au niveau des frontières intérieures (comme en France, Suède, Danemark, Norvège ou Autriche) remet aujourd'hui en question l'espace de libre circulation dans l'espace Schengen.