En développant l'Union européenne, les pays européens ont toujours affiché la volonté de construire un territoire commun marqué par une forte cohésion territoriale. Pourtant, l'espace européen reste structuré selon un modèle centres / périphéries. Encore aujourd'hui, ce sont les pays fondateurs de l'UE (France, Pays-Bas, Italie, Belgique, Luxembourg, Allemagne) qui restent les plus impliqués dans la construction européenne, d'autant plus qu'ils concentrent les capitales politiques de l'UE (Bruxelles, Francfort, Luxembourg et Strasbourg). Ils sont également insérés dans la mégalopole européenne qui s'étire depuis Londres jusqu'à Milan en longeant l'axe commercial rhénan : on y trouve des espaces industriels et des infrastructures d'échanges majeurs. Enfin, leurs territoires sont structurés autour de villes mondiales influentes (Paris, Londres, Francfort, Milan).
Plus on s'écarte de cette dorsale européenne et moins les espaces sont intégrés aux dynamiques européennes. Les États membres, qui ont intégré l'espace commun dans les années 2000, restent encore marqués par des difficultés économiques et des écarts de développement par rapport aux centres européens. Les régions situées au sud de l'UE (Portugal, Italie, Espagne, Grèce) sont également fragilisées par un contexte économique difficile et des flux migratoires importants. Mais ces inégalités s'observent à toutes les échelles : même dans les villes mondiales européennes, il existe des marges urbaines en difficulté.
Pourtant, la politique régionale est l'une des priorités des acteurs européens qui travaillent au sein de la Commission européenne (située à Bruxelles). L'UE redistribue en effet une partie des richesses des régions les plus dynamiques vers les régions les plus pauvres grâce à différents instruments financiers. L'UE favorise aussi des dynamiques transfrontalières au sein d'Eurorégions (à l'image de la Grande Région située à la frontière entre l'Allemagne, la Belgique, la France et le Luxembourg).