Adoptée en 1906 par la CGT, la charte d'Amiens est une
référence importante du syndicalisme en France.
La CGT groupe, en dehors de toute école politique,
tous les travailleurs conscients de la lutte à
mener, pour la disparition du salariat et du patronat.
Le congrès considère que cette déclaration est une
reconnaissance de la lutte des classes qui oppose, sur le
terrain économique, les travailleurs en révolte contre
toutes les formes d'exploitation et d'oppression, tant
matérielles que morales, mises en œuvre par la classe
capitaliste contre la classe ouvrière. [...] Dans l'œuvre
revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la
coordination des efforts ouvriers, l'action du mieuxêtre
des travailleurs par la réalisation d'améliorations
immédiates telles que la diminution des heures de travail,
l'augmentation des salaires, etc. Mais [le] syndicalisme
prépare l'émancipation intégrale, qui ne peut se
réaliser que par l'expropriation capitaliste ; il préconise
comme moyen d'action la grève générale et il considère
que le syndicat, aujourd'hui groupement de résistance,
sera, dans l'avenir, le groupement de production
et de répartition, base de réorganisation sociale.