En Algérie, il n'y a qu'une petite élite de Français
qui classe dans l'humanité la race arabe.
Pour les étrangers, les fonctionnaires, les israélites1,
les colons, les trafiquants, l'arabe, moins
considéré que ses moutons, est fait pour être
écrasé. Le refouler dans le désert pour s'emparer
de ce qu'on ne lui a pas encore pris, tel est le rêve
[...]. Les arabes, qui forment presque la totalité
des habitants du pays, ne sont pas, ou ne sont
que dérisoirement représentés, dans les assemblées
qui ont pour but de s'occuper des intérêts
de l'Algérie. Inutile de dire qu'ils ne peuvent
défendre avec profit les intérêts de leurs mandants,
aussi ne cessent-ils de réclamer contre
l'injustice des vainqueurs. Pourquoi les arabes,
qui représentent par leur nombre le dixième des
habitants de la France, n'auraient-ils pas leur
place au Parlement ? [...] Leur exclusion politique,
en les rabaissant socialement, les écrase
économiquement avec confiance.