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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
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La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
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Chapitre 1.2
Texte C
Littérature étrangère
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Hans Staden, Nus, féroces et anthropophages (1557)

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Texte

Hans Staden, explorateur allemand, raconte sa captivité chez les Indiens Tupinambas, anthropophages. Il s'adresse à un prisonnier qui va bientôt être dévoré.

Je cherchai à le consoler en lui disant que son corps seul serait dévoré, mais que son âme irait dans un lieu de délices, où il trouverait les âmes des autres hommes. Il me demanda si c'était bien vrai, ajoutant qu'il n'avait jamais vu Dieu. Je lui promis qu'il le verrait dans l'autre vie. Pendant la nuit il s'éleva un ouragan si violent, qu'il endommagea les toits des cabanes. Les sauvages1 alors me dirent en colère : « Apo Meiren geuppaw y wittu wasu immou. » [Ils m'accusaient] d'avoir produit cet orage pour empêcher leur fête, et sauver cet esclave parce qu'il était l'allié des Portugais. Je priai le Ciel, qui m'avait déjà préservé si souvent, de détourner encore cette fois leur colère. Mais le temps étant redevenu beau au point du jour, ils s'apaisèrent et se mirent à boire. Je dis à l'esclave : « C'est Dieu qui a excité ce grand orage et qui veut t'avoir. » Le lendemain il fut dévoré. [...] Quand la fête fut terminée, nous nous rembarquâmes pour retourner à notre village ; et mes maîtres emportèrent avec eux une partie de la chair rôtie de cet esclave. [...] Le premier soir, pendant que nous construisions une hutte pour passer la nuit, ils m'ordonnèrent d'empêcher le mauvais temps. Je dis alors à un petit garçon qui était occupé à ronger un des os de cet esclave, où il restait encore un peu de chair, de le jeter. Mais les sauvages s'y opposèrent, en disant que c'était pour lui la meilleure nourriture.

Quand nous fûmes à un quart de mille2 du village, il devint impossible d'avancer, tant les vagues étaient fortes. Nous tirâmes le canot à terre, dans l'espérance que l'orage s'apaiserait, et que nous pourrions continuer notre route le lendemain ; cependant, voyant qu'il ne s'apaisait pas, ils se décidèrent à aller par la terre. Avant de partir, ils mangèrent la chair qu'ils avaient apportée, et le jeune garçon acheva de ronger son os et le jeta. Quelques instants après, le ciel commença à s'éclaircir. « Vous voyez ! leur dis‑je, vous ne vouliez pas croire que Dieu était irrité de voir cet enfant manger de la chair humaine ». Néanmoins ils prétendirent que c'était ma faute, et que le temps serait resté beau s'il eût mangé sans que je m'en fusse aperçu.

Quand nous fûmes de retour au village, Alkindar Miri, un de mes maîtres, me dit : «‑Eh bien ! tu as vu comment nous traitons nos ennemis. » Je lui répondis : « Ce n'est pas de les tuer, mais de les manger que je trouve horrible. » « C'est notre usage, dit‑il, et nous traitons les Portugais de la même manière. » [...]

Avant mon départ, Alkindar Miri m'avait de nouveau menacé de me mettre à mort. À mon retour, il se trouva qu'il avait été attaqué d'un mal d'yeux et était devenu presque aveugle. Il me supplia alors de prier mon Dieu de lui rendre la vue. Je le lui promis, à condition qu'il ne me maltraiterait plus. Il y consentit, et heureusement pour moi il fut guéri au bout de quelques jours.
Traduit de l'allemand par Henri Ternaux Compans, © Éditions Métailié, 1979.
1. Hans Staden témoigne par ce nom des préjugés des Européens sur les Amérindiens.
2. Unité de mesure de distance utilisée à cette époque.
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Doc.

Théodore de Bry, Hans Staden
capturé par les Tupinambas,
XVIe
 s., Service historique de la
Marine, Vincennes, France
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Théodore de Bry, Hans Staden capturé par les Tupinambas, XVIe s., Service historique de la Marine, Vincennes, France.
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Questions

1. Quelles sont les idées transmises par le récit de voyage de Hans Staden ?

2.
Grammaire
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