Sur la période 2006‑2013, les créations d'emplois se concentrent sur les aires urbaines de plus de 500 000 habitants. Une douzaine de métropoles françaises rassemblent près de 46 % des emplois, dont 22 % pour la seule aire urbaine de Paris, et 24 % pour celles de province. « Globalement, les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées subissent quant à elles des pertes sur la même période », précise la note de France Stratégie : –0,8 % pour les moyennes et petites aires, et les communes isolées, –0,6 % pour les aires de moins de 100 000 habitants. Il s'agit d'un mouvement inédit dans la mesure où la croissance de l'emploi a bénéficié jusqu'en 1999 à l'ensemble du pays. La crise de 2008 semble aussi avoir amplifié la tendance amorcée dès les années 2000.
Ce mouvement s'explique par les effets d'agglomération, c'est‑à‑dire les gains de productivité offerts par la proximité physique des entreprises les unes avec les autres, qui permettent des synergies des externalités positives (diffusion de l'innovation). Les métropoles bénéficient aussi de la complémentarité entre leur pôle urbain […] et l'espace périurbain, qui offre des terrains disponibles, un foncier moins cher, et un espace résidentiel présentant moins de contraintes. À l'inverse, les villes petites et moyennes concentrent des métiers qui perdent des emplois au niveau national ou qui sont peu dynamiques (métiers d'ouvriers, d'employés, d'agriculteurs). Elles ont subi fortement les effets de la désindustrialisation. Quant aux communes isolées, elles suivent une dynamique différente […]. Si les métiers agricoles et d'ouvriers y sont surreprésentés et ont tendance à diminuer, les métiers industriels résistent mieux et les professions de santé, les professionnels des arts, et les informaticiens s'y développent davantage.