Connaissez‑vous Stakhanov ? Peut être l'avez-vous déjà croisé au détour de votre manuel d'histoire. Alekseï Stakhanov est un mineur russe qui devient célèbre en 1935 pour avoir pulvérisé le record du monde d'extraction de charbon. Rendez‑vous compte : les mineurs devaient extraire sept tonnes de charbon par jour et lui en avait extrait 102 tonnes dans le même temps ! Bien sûr l'établissement de ce record ne doit évidemment pas tout à la force et à la valeur de Stakhanov. Poussées par Staline, les autorités russes ont aidé Stakhanov à réaliser cet exploit. En inventant la légende de « l'ouvrier‑héros » qui se sacrifie pour le bien commun, le régime stalinien a fait entrer Stakhanov dans l'Histoire et… dans la langue. En effet, le mot « stakhanovisme » s'emploie pour parler de tout ce qui est fait pour accroître la productivité du travailleur au‑delà de la moyenne et l'inciter à adhérer aux objectifs d'augmentation de la production, voire à s'identifier à son travail ou à son employeur. L'adjectif qui en dérive, « stakhanoviste », désigne une personne zélée, qui pratique une activité de façon excessive, bien au‑delà de l'univers du travail (stakhanoviste des réseaux sociaux, par exemple).

Les Radium Girls sont des ouvrières américaines ayant été exposées pendant de longues périodes à du radium contenu dans une peinture utilisée pour marquer des cadrans lumineux. Elles ont reçu de fortes doses de rayonnement dans leur usine, dans le New Jersey, aux États‑Unis, vers 1917. Cinq d'entre elles se firent connaître par leurs efforts visant à assigner leur employeur en justice. Quelques‑unes sont décédées au cours de la procédure judiciaire des suites de leur exposition antérieure au rayonnement. Leur vie a été mise en bande dessinée.