Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
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Tonalités

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1
Texte
Comme guidé par une force invincible, il regarda droit vers moi, du moins c'est ce que je pensai, et la durée d'un éclair nos yeux se croisèrent. À l'insu de mes rivales, la foudre venait de creuser son cratère dans mon cœur. Il ne me resta plus qu'à souhaiter que monsieur le grand et beau jeune homme fût aussi atteint que moi.
Fatou Diome
« Mariage volé », La Préférence nationale, Présence africaine, 2001.

a. Quelle tonalité domine dans cet extrait ?

b. Quel effet produit la dernière phrase ? Quelle tonalité identifiez‑vous ?

c. Lisez le texte à haute voix en faisant entendre ces tonalités.

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Leçon

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  • La tonalité désigne l'effet visé par un texte. Elle est créée par un ensemble de procédés d'écriture.

  • Le plus souvent, une œuvre présente plusieurs tonalités. Ainsi, Tartuffe (1669) de Molière emploie les tonalités comique, puisque c'est une comédie, mais aussi satirique pour faire rire des défauts des personnages, polémique pour dénoncer l'hypocrisie religieuse de la cour, voire élégiaque quand un personnage se plaint.
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épidictique
transmettre un jugement (favorable ou défavorable)
  • La tonalité épidictique exprime un jugement de valeur : elle peut blâmer ou décerner un éloge.

  • Elle utilise donc un lexique mélioratif ou péjoratif, et souvent des marques de subjectivité, comme des figures d'amplification (énumérations, hyperboles, répétitions).

    → Je ne vois rien en vous qu'un lâche, un imposteur, Un traître, un scélérat, un perfide, un menteur.
    Nicolas Boileau
    « À M. le marquis de Dangeau », 1664.
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polémique
attaquer
  • La tonalité polémique crée un conflit d'idées (polemos en grec signifie « combat ») entre les personnages ou, en fonction du contexte d'écriture, entre l'auteur ou l'autrice et ses adversaires.

  • Elle se traduit par un lexique péjoratif et un ton virulent, avec par exemple des phrases exclamatives, un rythme vif, des arguments ad hominem ().

    → Homme, es‑tu capable d'être juste ?
    Olympe de Gouges
    Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791.
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ironique
sous-entendre pour se moquer
  • La tonalité ironique amène à faire comprendre autre chose que ce qui est dit.

  • Elle est dépendante du contexte : « C'est magnifique ! » peut être un compliment ou une antiphrase ironique.

  • L'ironie se repère souvent par un décalage entre le thème (ce dont on parle) et le propos (ce qu'on en dit). À l'oral, le ton peut être un indice.

  • → On se demande où est passée la bonne vieille virilité, celle de papa et du grand‑père, ces hommes qui savaient mourir à la guerre et conduire un foyer avec une saine autorité.
    Virginie Despentes
    King Kong théorie, Éditions Grasset, 2006.
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didactique
transmettre un savoir
  • La tonalité didactique donne une explication, voire une leçon, avec des raisonnements logiques et de nombreux connecteurs.

  • Une impression d'objectivité se dégage de l'emploi du présent de vérité générale, de tournures impersonnelles ou passives et de l'absence de modalisateurs.

  • → Lorsque dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n'y a point de liberté.
    Montesquieu
    De l'esprit des lois, 1748.
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comique
faire rire
On distingue différents types de comique :

  • de mots → jeux de mots, grossièretés, etc.

  • de gestes → gifles, chutes, mimiques, etc.

  • de caractère → défauts (jalousie, orgueil, etc.) poussés à l'extrême

  • de situation → quiproquo, arrivée inattendue d'un personnage, etc.

  • de répétition → d'une phrase, d'une situation
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satirique
ridiculiser un défaut
  • La tonalité satirique dresse la caricature d'un défaut par des procédés d'amplification.

  • Une connivence est créée avec le lecteur ou la lectrice grâce à des effets de surprise.

  • → Tu veux, Paula, te marier avec Priscus. Tu ne m'étonnes pas : tu as du goût.
    Priscus ne veut pas se marier avec toi : lui aussi a du goût.
    Martial
    Épigrammes, IX, 10, Ier siècle av. J.‑C.
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lyrique
exprimer une émotion
  • La tonalité lyrique exprime des sentiments (l'amour, la joie...) à la première personne du singulier (« je »).

  • On trouve souvent des apostrophes (« Ô »), des exclamations, des interrogations et une profonde musicalité (à l'origine, les textes lyriques étaient déclamés avec une lyre).

  • → Ô délire d'une heure auprès de lui passée […] !
    Marceline Desbordes‑Valmore
    Romances, 1830.
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élégiaque
exprimer sa tristesse
  • Lorsque le sentiment exprimé est la tristesse, la tonalité du texte est élégiaque.

  • Le thème peut être le deuil ou la fuite du temps, mais aussi la rupture amoureuse.

  • → Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
    Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
    Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
    Charles Baudelaire
    Les Fleurs du Mal, 1857.
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Ne pas confondre ces deux tonalités qui éveillent la pitié pour un personnage qui souffre :
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pathétique
susciter la pitié pour une victime innocente
  • La tonalité pathétique narre les malheurs injustes d'un personnage.

  • Les détails de la scène créent souvent une hypotypose : le texte nous fait voir le personnage souffrant.

  • → Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon !
    Victor Hugo
    Discours sur la misère, 1849.
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tragique
susciter l'horreur et la pitié pour un personnage à la fois victime et coupable
  • La tonalité tragique donne le sentiment que cette souffrance est justifiée, soit parce que le personnage a commis une faute, soit parce qu'elle est dans l'ordre des choses.

  • Le lexique évoque une force supérieure (divinité, condition humaine, lois de la nature…).

  • → Objet1 infortuné des vengeances célestes,
    Je m'abhorre2 encor plus que tu ne me détestes.
    Jean Racine
    Phèdre, 1677.
    1. Victime.
    2. Je me hais.
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Ne pas confondre ces deux tonalités qui soulignent le danger couru par le personnage :
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épique
susciter l'admiration
  • La tonalité épique narre les exploits d'un héros en train d'affronter des ennemis pour défendre sa patrie. Par extension, un combat contre les éléments, par exemple, peut aussi être épique.

  • → Amour sacré de la Patrie
    Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
    Rouget de Lisle
    « La Marseillaise », 1792.
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fantastique
éveiller le doute ou la peur
  • La tonalité fantastique fait surgir un phénomène apparemment surnaturel dans un cadre réaliste. C'est souvent effrayant.

→ Je deviens fou. On a encore bu toute ma carafe cette nuit ; — ou plutôt, je l'ai bue ! Mais, est‑ce moi ?
Guy de Maupassant
Le Horla, 1887
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Vérifier

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2
Choisissez la bonne réponse.

1. Un éloge relève de la tonalité.


2. La tonalité polémique traduit un combat d'idées.


3. La tonalité didactique utilise souvent le présent de vérité générale.


4. Un texte satirique n'est jamais comique.


5. Un quiproquo relève du comique de caractère.


6. Un texte lyrique est habituellement écrit à la troisième personne.


7. Un texte élégiaque peut évoquer une rupture amoureuse.


8. Dans un texte pathétique, la victime n'est pas vraiment innocente.


9. La tonalité fantastique mêle des éléments surnaturels à un cadre réaliste.


10. Un texte peut présenter plusieurs tonalités différentes.
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3
a. Ces extraits sont‑ils didactiques, fantastiques ou tragiques ? Justifiez en les analysant.

1.
Il y a quelque chose derrière moi.
Bien sûr, je refuse d'y croire.
Mais c'est impossible de nier l'évidence.
J'ai envie de vomir.
Mark Z. Danielewski
House of Leaves, 2000 / La Maison des feuilles, traduit de l'anglais par C. Claro, Denoël, 2002.

2.
Il est bon de parler, et meilleur de se taire.
Jean de La Fontaine
« L'ours et l'amateur des jardins », Fables, 1678.
3.
Laurent a tué Camille, l'époux de sa maitresse, Thérèse. Laurent et Thérèse se sont mariés, mais cela ne les a pas unis.

Thérèse vit le flacon dans les mains de Laurent, et Laurent aperçut l'éclair blanc du couteau qui luisait entre les plis de la jupe de Thérèse. Ils s'examinèrent ainsi pendant quelques secondes, muets et froids, le mari près de la table, la femme pliée devant le buffet. Ils comprenaient. Chacun d'eux resta glacé en retrouvant sa propre pensée chez son complice. En lisant mutuellement leur secret dessein sur leur visage bouleversé, ils se firent pitié et horreur. […] Thérèse prit le verre, le vida à moitié et le tendit à Laurent qui l'acheva d'un trait. Ce fut un éclair. Ils tombèrent l'un sur l'autre, foudroyés, trouvant enfin une consolation dans la mort. La bouche de la jeune femme alla heurter, sur le cou de son mari, la cicatrice qu'avaient laissée les dents de Camille.
Émile Zola
Thérèse Raquin, 1867.

b. Lisez‑les à haute voix en mettant en valeur leur tonalité.

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4
Placeholder pour Frederic Remington, A Dash for the TimberFrederic Remington, A Dash for the Timber
Le zoom est accessible dans la version Premium.
Frederic Remington, A Dash for the Timber, 1889, huile sur toile, 48 x 84 cm, Amon Carter Museum of American Art, Fort Worth.

a. Quelle est la tonalité de ce tableau, selon vous ?

b. Décrivez cette scène avec des procédés d'écriture renforçant cette tonalité.

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5
a. Quel type de comique domine dans chaque extrait ?
b. Justifiez en relevant des procédés d'écriture.

1.
Quand j'étais petite, je coupais les cheveux des Barbie, parce qu'elles étaient blondes, et je leur coupais aussi les seins, parce que j'en avais pas. En plus c'était même pas de vraies Barbie. C'était des poupées de pauvre que ma mère m'achetait à Giga Store. Des poupées toutes nazes. Tu jouais avec deux jours, elles devenaient mutilées de guerre. Même leur prénom, c'était de la merde : Françoise. C'est pas un prénom pour faire rêver les petites filles, ça ! Françoise, c'est la poupée des petites filles qui rêvent pas.
Faïza Guène
Kiffe kiffe demain, Le Livre de poche, 2004.
2.
Si leur maître se moque, ils feront le pareil, S'il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire : Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire, La lune en plein midi, à minuit le soleil.
Joachim Du Bellay
sonnet CL, Les Regrets, 1558.
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6
Texte
Ce père de famille a appris que son fils et sa fille Cécile ont reçu leurs amants sous son toit ; il en parle à son beau‑frère.

LE PÈRE DE FAMILLE. – Ah ! Cécile, Cécile ! Où sont les principes que vous a inspirés votre mère ? […] Ah ! Mon fils ! […] Ô mes espérances perdues !

LE COMMANDEUR. – Vous avez laissé croître leurs défauts avec eux ; et s'il arrivait qu'on vous les montrât, vous avez détourné la vue. Vous leur avez appris vousmême à mépriser votre autorité : ils ont tout osé, parce qu'ils le pouvaient impunément.

LE PÈRE DE FAMILLE. – Quel sera le reste de ma vie ? Qui adoucira les peines de mes dernières années ? Qui me consolera ? […] J'en mourrai, j'en mourrai. Et qui chercherai‑je autour de moi !… Ah !… Ah !… (Il pleure.)
Denis Diderot
Le Père de famille, V, 9, 1758.

a. Quelle est la tonalité dominante dans les répliques du père ? Justifiez en relevant des procédés.

b. Le Commandeur utilise‑t‑il la même tonalité ? Expliquez.
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7
a. Dans chaque extrait, indiquez les tonalités présentes et justifiez en relevant les procédés utilisés.
b. Dans chaque cas, quelle est la tonalité dominante ?

1.
Afrique mon Afrique
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand‑mère
Au bord de son fleuve lointain
Je ne t'ai jamais connue
David Diop
« Afrique mon Afrique », Coups de pilon, Présence africaine, 1956.

2.
– Qu'est‑ce que la poésie ? demanda le prêtre.
– C'est le mystère ineffable, répondit Yuko.
Un matin, le bruit du pot d'eau qui éclate dans la tête fait germer une goutte de poésie, réveille l'âme et lui confère sa beauté. C'est le moment de dire l'indicible. C'est le moment de voyager sans bouger. C'est le moment de devenir poète.
Maxence Fermine
Neige, Éditions du Seuil, 1999.
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8
Pour chaque extrait, expliquez s'il est plutôt satirique, ironique ou polémique.

1.
La servante dresse le portrait de sa maitresse.
Un jour qu'elle pouvait m'entendre, et qu'elle croyait que je ne m'en doutais pas, je parlais d'elle, et je dis : « Oh ! pour cela il faut l'avouer, Madame est une des plus belles femmes du monde. » Que de bontés, pendant huit jours, ce petit mot‑là ne me valut‑il pas ! J'essayai en pareille occasion de dire que Madame était une femme très raisonnable : oh ! je n'eus rien, cela ne prit point.
Marivaux
L'Ile des esclaves, 1725.

2.
Vous avez le nez long, et nous l'avons plat ; vos cheveux sont tout droits et notre laine est frisée ; vous avez la peau de couleur de cendre, et nous de couleur d'ébène ; par conséquent nous devons, par les lois sacrées de la nature, être toujours ennemis.
Voltaire
Histoire des voyages de Scarmentado, 1756.

3.
Ziméo a été enlevé au Bénin par des trafiquants d'esclaves portugais. Sur le bateau qui les emmène aux Antilles, la nourriture vient à manquer.

Bientôt nos tyrans réservèrent pour eux le peu qui restait de vivres, et ordonnèrent qu'une partie des Noirs serait la pâture de l'autre.
Je ne puis vous dire si cette loi, si digne des hommes de votre race, me fit plus d'horreur que la manière dont elle fut reçue. […]
Les premières victimes furent choisies dans le nombre de ceux que la faim avait le plus accablés : c'était deux jeunes filles du village d'Onébo.
Jean‑François de Saint‑Lambert
Ziméo, 1769.

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9
a. Les extraits ci‑dessous sont‑ils élégiaques ou pathétiques ?
b. Justifiez vos réponses en analysant les procédés d'écriture.

1.
Nature, berce‑le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud
« Le dormeur du val », Cahiers de Douai, 1870.


2.
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !
Alphonse de Lamartine
« L'isolement », Méditations poétiques, 1820.
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Vers le bac

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10
1.
HERMIONE
Errante, et sans dessein, je cours dans ce palais.
Ah ! Ne puis‑je savoir si j'aime ou si je hais ? […]
Muet à mes soupirs, tranquille à mes alarmes,
Semblait‑il seulement qu'il eût part à mes larmes ?
Et je le plains encore ! Et, pour comble d'ennui,
Mon cœur, mon lâche cœur s'intéresse pour lui !
Je tremble au seul penser du coup qui le menace !
Et, prête à me venger, je lui fais déjà grâce !
Non, ne révoquons point l'arrêt de mon courroux :
Qu'il périsse ! Aussi bien il ne vit plus pour nous.
Jean Racine
Andromaque, V, 1, 1667.

2.
ARNOLPHE
J'ai peine, je l'avoue, à demeurer en place,
Et de mille soucis mon esprit s'embarrasse, […]
De quel œil la traîtresse a soutenu ma vue !
De tout ce qu'elle a fait elle n'est point émue ;
Et, bien qu'elle me mette à deux doigts du trépas,
On dirait, à la voir, qu'elle n'y touche pas.
Plus, en la regardant, je la voyais tranquille,
Plus je sentais en moi s'échauffer une bile ; […]
J'étais aigri, fâché, désespéré contre elle ;
Et cependant jamais je ne la vis si belle.
Molière
L'École des femmes, IV, 1, 1663.

3.
La réalité d'où part Racine ne diffère pas de celle d'où part Molière […] L'une nous fait pleurer, l'autre nous fait rire. Ce sont deux attitudes que l'on peut prendre devant le réel.
René Bray
Molière, homme de théâtre, Éditions Mercure de France, 1954.

a. Relevez les points communs entre les extraits 1 et 2 ci‑dessus

b. Lequel suscite la pitié ? Lequel suscite le rire ? Expliquez pourquoi.

c. Êtes-vous d'accord avec ce qu'exprime René Bray (extrait 3) ? Argumentez en vous appuyant sur ces extraits et d'autres de votre connaissance.
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