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Observer
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1
Aristote examine ici les moyens (« les preuves ») dont dispose
un discours pour persuader son auditoire
Les preuves […] sont de trois sortes : les unes résident dans
le caractère moral de l'orateur ; d'autres dans la disposition
de l'auditoire ; d'autres enfin dans le discours lui‑même,
lorsqu'il est démonstratif, ou qu'il paraît l'être.
Aristote
La Rhétorique, II, 3, IVe siècle av. J.‑C,
traduit du grec ancien par C.‑É. Ruelle, 1882.
a. Quels sont les trois moyens de persuader identifiés par Aristote dans ce texte ?
b. En quoi le « caractère moral de l'orateur » peut‑il constituer un moyen de persuader ?
c. Qu'est‑ce que la « disposition de l'auditoire » ? Comme agir
sur celle‑ci, à votre avis ?
d. Dans laquelle de ces « preuves inhérentes » rangeriez‑vous
les arguments et raisonnements logiques ?
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Leçon
Définie dès l'Antiquité, la rhétorique est l'art de bien parler, notamment en vue d'influencer l'opinion ou une décision.
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Les piliers de l'art du discours
Le logos désigne tous les raisonnements logiques du discours, qui font appel à l'intellect pour convaincre.
→ La peine de mort ne dissuade pas les criminels : elle est donc inutile.
Le pathos désigne au contraire tous les éléments qui relèvent de l'émotion, du sentiment, qui visent à susciter
l'empathie, l'indignation.
→ Combien d'innocents condamnés à mort par erreur ? Il faut mettre un terme à cette infamie !
L'ethos se réfère directement à la personnalité, au caractère de l'auteur ou de l'autrice, à sa façon de se présenter
à travers son discours : pour convaincre, il ou elle doit en effet être digne de confiance et compétent(e).
→ Je suis, vous le savez, implacable avec les criminels ; pourtant, la peine de mort me révolte profondément.
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Les trois types de discours
Discours judiciaire : il vise à accuser ou à défendre, en se basant sur des faits, qui appellent un jugement.
Cinna cherche à convaincre son auditoire qu'il faut assassiner Auguste.
Et les proscriptions, et les guerres civiles,
Sont les degrés sanglants dont Auguste a fait choix
Pour monter sur le trône et nous donner des lois.
Mais nous pouvons changer un destin si funeste,
Puisque de trois tyrans, c'est le seul qui nous reste […].
Corneille
Cinna, 1643
Discours délibératif : il cherche à examiner différentes réponses possibles à un problème ou une situation, pour ne
conserver que la meilleure solution.
[J]e me dis à moi‑même : « Voudrais‑je régner ? » Un homme un peu heureux dans une condition privée devrait‑il y
renoncer pour une monarchie ?
La Bruyère
Les Caractères, 1687
Discours épidictique : il loue (on parle alors de panégyrique ou d'éloge) ou s'attaque à quelqu'un.
C'est un homme gonflé de l'amour de soi‑même.
Molière
Le Misanthrope, 1666
À noter : ces différentes formes de discours peuvent cohabiter au sein d'un même texte.
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Les cinq parties de l'art rhétorique
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Vérifier
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2
Choisissez la bonne réponse.
1. Le discours judiciaire loue ou attaque quelqu'un.
2. Quand on insiste sur son honnêteté pour convaincre,
on fait appel à son ethos.
3. Quand on cherche à émouvoir et à toucher pour
persuader on joue sur le logos.
4. La partie de l'art rhétorique qui consiste à structurer son
argumentation s'appelle
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S'exercer
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3
À quels types de discours appartiennent les
extraits suivants ? Justifiez.
1.
L'abbé Dubois était un petit homme maigre, effilé, chafouin, à perruque blonde, à mine de fouine, à physionomie
d'esprit, qui était en plein ce qu'un mauvais français appelle
un sacre1, mais qui ne se peut guère exprimer autrement. Tous
les vices combattaient en lui à qui en demeurerait le maître.
Saint‑Simon
Mémoires, 1829 (posthume).
1. Brigand, rapace.
2. Homme, es‑tu capable d'être juste ? C'est une femme
qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas moins ce droit.
Dis‑moi ? Qui t'a donné le souverain empire d'opprimer
mon sexe ? Ta force ? Tes talents ?
Olympe de Gouges
Déclaration des Droits
de la Femme et de la Citoyenne, 1791.
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4
Quel ethos l'autrice met‑elle en avant dans cet
extrait ?
Critiquant un auteur qu'elle juge misogyne, Pisan défend
l'idée qu'il existe « beaucoup de femmes de grande valeur ».
Il ne faudrait pas que vous croyiez, mon cher sire, ni que
personne suppose, que je présente ce plaidoyer avec partialité parce que je suis une femme. Mon véritable motif est
simplement de défendre la pure vérité qui, j'en ai la certitude, se trouve à l'opposé de tout ce que je viens de contester. En outre, parce que je suis une femme, je peux mieux
témoigner à ce sujet que quelqu'un qui n'en a aucune
expérience et parle au hasard, par conjecture.
Christine de Pisan
Lettre à Jean Johannes, 1401,
traduit de l'ancien français par V. Greene,
Éditions Honoré Champion, 2006
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5
Monseigneur, j'étais donc encore destiné à rendre ce
devoir funèbre à très haute et très puissante princesse Henriette Anne d'Angleterre, duchesse d'Orléans. Elle, que j'avais vue si attentive pendant que je rendais le même
devoir à la reine sa mère, devait être si tôt après le sujet
d'un discours semblable, et ma triste voix était réservée à
ce déplorable ministère.
Ô vanité ! ô néant ! ô mortels ignorants de leurs destinées ! L'eût‑elle cru, il y a dix mois ? Et vous, messieurs,
eussiez‑vous pensé, pendant qu'elle versait tant de larmes
en ce lieu, qu'elle dût si tôt vous y rassembler pour la
pleurer elle‑même ?
[T]out est vain en nous, excepté […] le jugement arrêté
qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes.
Mais dis‑je la vérité ? […] Il ne faut pas permettre à
l'homme de se mépriser tout entier, de peur que, croyant
avec les impies que notre vie n'est qu'un jeu où règne le
hasard, il ne marche sans règle et sans conduite au gré de
ses aveugles désirs.
Jacques‑Bénigne Bossuet
Oraison funèbre de Henriette‑Anne d'Angleterre, 1649.
a. Dans quel contexte ce discours a‑t‑il été prononcé ?
b. De quel type de discours relève‑t‑il ?
c. Distinguez
les passages relevant de l'ethos, du pathos et du logos et
expliquez en quoi ils sont au service de l'argumentation.
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6
Oral
Seul(e) ou en groupe, préparez un court
discours pour défendre votre opinion sur l'un des sujets suivants. Essayez de suivre les cinq étapes de l'art rhétorique, et
de recourir à la fois au logos, au pathos et à l'ethos.
1. Judiciaire : le déboulonnage des statues de personnages
historiques controversés.
2. Délibératif : l'anonymat sur les réseaux sociaux.
3. Épidictique : la franchise.
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Vers le bac
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7
Commentaire
Montrez comment le discours de
Robespierre articule logos, pathos, ethos, et différents types
de discours rhétoriques.
Critiqué à la Convention, Robespierre défend devant celle‑ci
son héritage politique, et s'en prend à ses adversaires.
Que peut‑on objecter à celui qui veut dire la vérité et
qui consent à mourir pour elle ? Disons donc qu'il existe
une conspiration contre la liberté publique ; qu'elle doit sa
force à une coalition criminelle qui intrigue au sein même
de la Convention […]. Quel est le remède à ce mal ? Punir
les traîtres, renouveler les bureaux du Comité de sûreté
générale, épurer ce Comité lui‑même, et le subordonner au Comité de salut public […]. S'il est impossible de
réclamer [ces mesures] sans passer pour un ambitieux, j'en
conclurai que les principes sont proscrits, et que la tyrannie règne parmi nous, mais non que je doive les taire ; car,
que peut‑on objecter à un homme qui a raison et qui sait
mourir pour son pays ?
Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner. Le temps n'est point arrivé où les hommes de bien
peuvent servir impunément la patrie ; les défenseurs de la
liberté ne seront que des proscrits, tant que la horde des
fripons dominera.
Maximilien de Robespierre
Discours du 8 thermidor, an II, 1794.
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