Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
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Récit

Les focalisations

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1
Dans quel texte est‑ce que le narrateur ou la narratrice…
a.
fait partie de l'histoire ?
b. décrit la scène de manière neutre et objective ?
c. détient plus d'informations que les personnages ?

1. La jeune fille s'approcha du panneau d'affichage en se frayant un chemin parmi les nombreux étudiants. Elle semblait y chercher quelque chose, avant de s'arrêter net. Elle sourit.

2. Au moment de l'affichage des résultats du baccalauréat, alors que Marie s'avançait péniblement parmi les étudiants, celle‑ci ne savait pas encore qu'elle avait validé son examen.

3. L'attente me parut interminable avant de pouvoir enfin accéder aux résultats et y trouver mon nom. Ce fut un grand soulagement de voir que j'avais obtenu mon baccalauréat.
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Leçon

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  • Le narrateur ou la narratrice est la voix qui prend en charge la récit. Il ou elle peut être :
    • un témoin qui n'appartient pas à l'histoire et utilise la 3e personne
      → Ils finirent par arriver à Paris et, là, Gargantua se reposa deux ou trois jours. (François Rabelais, Gargantua, 1534) ;

  • un personnage de l'histoire qui s'exprime à la 1re personne
    → Je fus surpris, en entrant dans ce bourg, d'y voir tous les habitants en alarme. (Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731).

  • La focalisation (ou point de vue narratif) est l'angle de vue adopté par le narrateur ou la narratrice qui filtre les informations données.
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Identifier la focalisation d'un récit revient à se demander : qui perçoit ?
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Un narrateur qui en sait moins que les personnages

Le narrateur est un témoin passif qui restitue objectivement les faits, à la manière d'une caméra qui filmerait la scène.

Il entend ce que les personnages disent, voit ce qu'ils font mais ne sait rien de ce qu'ils pensent.

[I]l descendait de cheval et marchait à pied ; il remontait sur sa bête, faisait un quart de lieue, redescendait et s'asseyait à terre, la bride de son cheval passée dans son bras et la tête appuyée sur ses deux mains.
Diderot
Jacques le fataliste et son maître, 1796.
Un narrateur qui en sait autant qu'un seul personnage à la fois

Le narrateur connait ses pensées et ses perceptions (ce qu'il voit, entend, sent, etc.), mais ne sait et ne perçoit rien de plus qu'à travers lui.

Mme de Clèves acheva de danser et, pendant qu'elle cherchait des yeux quelqu'un qu'elle avait dessein de prendre, le roi lui cria de prendre celui qui arrivait. Elle se tourna et vit un homme qu'elle crut d'abord ne pouvoir être que M. de Nemours.
La Fayette
La Princesse de Clèves, 1678.
Un narrateur qui en sait plus que les personnages

Le narrateur détient toutes les informations : il connaît les actions, les pensées et les perceptions de tous les personnages, le passé, le présent comme le futur. Le narrateur perçoit tout sans aucune restriction, à la manière d'un dieu.

Vers le milieu du dernier siècle [...], les grands‑pères de ceux qui vivent aujourd'hui s'établirent à Saint‑Clair.
Mauriac, Thérèse Desqueyroux
1927.
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La focalisation est externe.
  • Pour créer du suspense.

  • Pour expérimenter de nouvelles formes et donner une impression d'objectivité, comme dans le Nouveau Roman.
La focalisation est interne.
  • Pour créer une proximité avec le lecteur ou la lectrice.

  • Pour donner son importance à la subjectivité.

Remarques :
  • Comme dans l'exemple ci‑dessus, un récit en focalisation interne n'est pas nécessairement écrit à la 1re personne.
  • Lorsque la focalisation est interne, on précise à quel personnage → focalisation interne à la princesse de Clèves.
La focalisation est omnisciente.
  •  Pour fournir beaucoup d'informations (notamment dans les romans réalistes).

  •  Pour créer un jeu avec les personnages, qui ignorent certaines choses que le lecteur ou la lectrice sait.

Remarque : il est rare qu'un récit soit entièrement rédigé selon une même focalisation.
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Vérifier

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2
Choisissez la bonne réponse.

1. Lorsqu'un narrateur en sait autant qu'un personnage mais pas plus que lui, la focalisation est interne.


2. La focalisation est dite « omnisciente » lorsque le narrateur décrit les faits de manière neutre et objective.


3. Avec une focalisation externe, le narrateur n'a pas accès aux pensées des personnages.
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S'exercer

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3
a. Quelle est la focalisation utilisée dans chacun de ces deux extraits ? Justifiez votre réponse.
Texte 1
Un monstre, par l'étrangeté de sa double forme, dévoilait à tous les yeux l'adultère hideux de sa mère. Minos décide d'éloigner de sa demeure cet objet de honte et de l'enfermer dans les multiples détours d'un logis ténébreux.
Ovide
Les Métamorphoses, traduit du latin par Georges Lafaye, 1992.


Texte 2
Il est exact que je1 ne sors pas de ma maison ; mais il est moins exact que les portes de celle‑ci, dont le nombre est infini, sont ouvertes jour et nuit aux hommes et aussi aux bêtes. Entre qui veut. Il ne trouvera pas de vains ornements féminins, ni l'étrange faste des palais, mais la tranquillité et la solitude. Il trouvera aussi une demeure comme il n'en existe aucune autre sur la surface de la terre.
Jorge Luis Borges
« La demeure d'Astérion », L'Aleph, traduit de l'espagnol par Roger Caillois et René L.‑F. Durand, 1977.
1. Le narrateur est le Minotaure.

b. Quelle focalisation permet d'établir une plus grande proximité avec le Minotaure ? Pourquoi ?
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4
a. Quelle focalisation est adoptée dans chacun des extraits ? Justifiez vos réponses.
b. Selon vous, que permet à chaque fois la focalisation adoptée ?

Texte 1
Le pays couvait une insurrection. Et nuit et jour Fama courait de palabre en palabre. Les bruits les plus invraisemblables et les plus contradictoires se chuchotaient d'oreille à oreille. On parlait de complots, de grèves, d'assassinats politiques.
Ahmadou Kourouma
Les Soleils des Indépendances, Éditions du Seuil, 1970.


Texte 2
M. Ricard quitte son lit vers cinq heures […]. Avant d'ouvrir tout à fait les yeux, il se tâte les poches, caresse le briquet, les clés de son infranchissable appartement ; chantonne devant l'évier, émerveillé par la durée du savon ; coiffe la casquette de cuir ; elle suffit à le distinguer de tous les citoyens qui se lèvent d'aussi bonne heure.
Kateb Yacine
Nedjma, Éditions du Seuil, 1956.

Texte 3
Comme il faisait une chaleur de trente‑trois degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.

[…] Deux hommes parurent.

L'un venait de la Bastille, l'autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue.

Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s'assirent à la même minute, sur le même banc.
Gustave Flaubert
Bouvard et Pécuchet, 1881.
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Texte
[L]'homme au chapeau melon avise un seuil de deux marches, s'y abrite, se penche. Une lueur tremble, très brève. Le fumeur vacille, se raccroche au bouton de la porte.

Est‑ce que le douanier n'a pas perçu un bruit étranger à la tempête ? Il n'en est pas sûr. Il rit d'abord en voyant le noctambule perdre l'équilibre, faire plusieurs pas en arrière, tellement penché que la pose en est incroyable.

Il s'étale sur le sol, au bord du trottoir, la tête dans la boue du ruisseau. […]

Une minute, deux minutes passent. Nouveau coup d'œil à l'ivrogne, qui n'a pas bougé. Par contre un chien, venu on ne sait d'où, est là, qui le renifle.
Georges Simenon
Le Chien jaune, 1931.
a. Quelle focalisation est adoptée dans cet extrait ? Justifiez votre réponse.

b. Selon vous, quel est l'effet recherché par Georges Simenon en adoptant cette focalisation ?
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6
Créez un jeu de révision sur les focalisations.

1. Sélectionnez dans les textes de la partie « Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle » ( à ) de courts passages dont vous identifierez la focalisation.

2. Recopiez chaque passage choisi dans une application numérique permettant de créer des cartes mémo, en notant bien les références.

3. Inscrivez la bonne réponse (focalisation externe, interne ou omnisciente) et justifiez‑la en vous appuyant sur des éléments précis de l'extrait.
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Vers le bac

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7
Texte
Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant.

Comme il portait beau, par nature et par pose d'ancien sous‑officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups d'épervier.

Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d'un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d'une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote à prix fixe. Lorsqu'il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se demandant ce qu'il allait faire. On était au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela représentait deux dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners, au choix.
Guy de Maupassant
Bel‑Ami, 1885.

a. Identifiez la focalisation dominante dans cet extrait et justifiez votre réponse.

b. Comment filmeriez‑vous cet incipit ? À quelles difficultés seriez‑vous confronté(e) ?

c. Selon vous, quel est l'effet recherché par l'auteur à travers ce travail sur le point de vue ?

d. Rédigez un paragraphe de commentaire analysant la focalisation dans cet extrait.
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8
Selon les focalisations utilisées dans un récit, dans quelle mesure pouvons‑nous dire comme François Mauriac que « le romancier est, de tous les hommes, celui qui ressemble le plus à Dieu » ?

Rédigez en groupes une réponse argumentée à la question avant de la présenter à l'oral. Vous illustrerez vos arguments d'exemples précis.
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