Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
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Texte argumentatif

Convaincre, persuader, délibérer

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1
Les extraits suivants posent le problème de la coexistence de Dieu et du mal.
a. Quels sont leurs arguments ?
Texte 1
Mais, mon père, votre grâce efficace1 ferait Dieu auteur du péché aussi : car il est certain que tous ceux à qui cette grâce serait refusée pécheraient ; et qui nous livre au mal n'est-il pas l'auteur du mal ?
Voltaire
L'Ingénu, 1767.
1. Doctrine théologique selon laquelle Dieu détermine quels hommes seront des pécheurs.


Texte 2
Dans ce poème consacré au tremblement de terre de Lisbonne de 1755, Voltaire s'interroge. Comment un dieu tout-puissant et bon peut-il laisser tant d'innocents mourir ?

Direz-vous, en voyant cet amas de victimes :
« Dieu s'est vengé, leur mort est le prix de leurs crimes ? »
Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants
Sur le sein maternel écrasés et sanglants ?
Voltaire
Poème sur le désastre de Lisbonne, 1756.

b. Quelle différence notez-vous, du point de vue de l'argumentation ?
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Leçon

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Pour influencer quelqu'un, on peut utiliser des arguments rationnels, mais aussi faire appel aux sentiments, aux émotions :
Convaincre = appel à la raison
  • utilisation de raisonnements argumentatifs (voir) reposant sur la logique (inductif, déductif, concessif, dialectique…) ;

  •  emploi d'exemples mettant en avant des chiffres, des faits historiques, etc ;

  • nombreux connecteurs logiques (voir ).

  • → La peine de mort ne dissuade pas les criminels : elle est donc inutile.
Remarque
Lorsque le fonctionnement logique de l'argumentation est poussé à l'extrême, on parle de démonstration. Ce type d'argumentation irréfutable relève surtout du raisonnement scientifique.
Persuader = appel aux sentiments et émotions
  • arguments cherchant à provoquer des émotions, des sentiments : arguments de valeur, d'autorité, ad hominem, suscitant des sentiments d'horreur, d'admiration, de respect, de dégoût, etc. (voir) ;

  • exemples cherchant à toucher, émouvoir ;

  • nombreux modalisateurs (voir ) ;

  • registres pathétique, lyrique, satirique, etc. ;

  • ponctuation forte (? !), intonation émotive.

  •  Combien d'innocents condamnés à mort par erreur !
    Il faut abolir ce châtiment infâme !

Remarque
Il est rare qu'une argumentation relève uniquement du « convaincre » ou du « persuader ». Souvent, le locuteur ou la locutrice conjugue ces deux stratégies pour donner à son argumentation un maximum d'efficacité.

Délibérer = peser le pour et le contre

  •   Délibérer, c'est débattre pour examiner les différents aspects d'un problème avant de prendre une décision. Dans un procès, le jury délibère avant de rendre son verdict.

  •  Le dialogue est la forme privilégiée pour délibérer. Un personnage peut aussi délibérer seul ; au théâtre, on parle de monologue délibératif.

  •  Si aucune solution n'est satisfaisante, on parle de dilemme.

  • raisonnements concessifs, dialectiques ;

  • phrases interrogatives ;

  • modalisateurs d'incertitude.

  • → Faut-il privilégier la sévérité des peines pour éviter d'autres crimes ? Ou ne pas prendre le risque de condamner lourdement des innocents ?
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Vérifier

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2
Choisissez la bonne réponse.
1. En multipliant les connecteurs logiques, on cherche plutôt à convaincre.


2. Un texte peut à la fois tenter de convaincre et persuader.


3. Pour convaincre, on utilise le registre pathétique.


4. Un dilemme est une délibération qui trouve une solution.
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S'exercer

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3
Texte
On a dit en latin qu'il coûte moins cher de haïr que d'aimer, ou si l'on veut, que l'amitié est plus à charge que la haine. Il est vrai qu'on est dispensé de donner à ses ennemis ; mais ne coûte-t-il rien de s'en venger ? Ou s'il est doux et naturel de faire du mal à ce que l'on hait, l'est-il moins de faire du bien à ce qu'on aime ? Ne serait-il pas dur et pénible de ne lui en point faire ?
Jean de La Bruyère
Les Caractères, IV, 44, 1688.
a. Quelle est la thèse implicite de ce texte ?

b. Comment l'argumentation progresse-t-elle ? Comment, par conséquent, qualifier ce texte ?
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4
Texte
Il n'y a donc pas un seul de ces infortunés que l'on prétend n'être que des esclaves, qui n'ait droit d'être déclaré libre, puisqu'il n'a jamais perdu la liberté ; qu'il ne pouvait pas la perdre ; et que son prince, son père, et qui que ce soit dans le monde n'avait le pouvoir d'en disposer ; par conséquent la vente qui en a été faite est nulle en elle-même […]. C'est donc une inhumanité manifeste de la part des juges de pays libres où il est transporté, de ne pas l'affranchir à l'instant en le déclarant libre, puisque c'est leur semblable, ayant une âme comme eux.
Louis de Jaucourt (Chevalier de)
Encyclopédie, article « Traite des nègres », 1766.
a. Quelle est la thèse défendue par l'auteur ?

b. Cherche-t-il à convaincre ou à persuader ? Justifiez.
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5
Texte
Dans ce poème adressé à la reine, Ronsard s'en prend violemment aux protestants, coupables selon lui des maux de la guerre civile qui ravage le pays.

Madame, je serais ou du plomb ou du bois,
Si moi que la Nature a fait naître françois1,
Aux races2 à venir je ne contais la peine
Et l'extrême malheur dont notre France est pleine.
Je veux de siècle en siècle au monde publier
D'une plume de fer sur un papier d'acier,
Que ses propres enfants l'ont prise et dévêtue,
Et jusques à la mort vilainement battue.
Elle semble au marchand, accueilli de malheur,
Lequel au coin d'un bois rencontre le voleur,
Qui contre l'estomac lui tend la main armée,
Tant il a l'âme au corps d'avarice affamée.
Il n'est pas seulement content de lui piller
La bourse et le cheval ; il le fait dépouiller,
Le bat et le tourmente, et d'une dague3 essaie
De lui chasser du corps l'âme par une plaie ;
Puis en le voyant mort se sourit de ses coups,
Et le laisse manger aux mâtins4 et aux loups.
Pierre de Ronsard
« À la Reine », Continuation du discours des misères de ce temps, 1563.
1. Français.
2. Générations.
3. Petite épée.
4. Chiens de garde ou de chasse.
a. Quel registre domine dans cet extrait ?

b. Quel(s) procédé(s) l'auteur emploie-t-il pour décrire la situation de la France et des protestants ? Dans quel but ?

c. Ce texte cherche-t-il à convaincre ou à persuader ? Justifiez votre réponse.
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6
Oral

a. Par groupes, préparez un discours d'une trentaine de lignes pour répondre à l'un des sujets suivants. Vous chercherez à la fois à convaincre et à persuader, et vous intégrerez au moins un passage délibératif.

1. La discrimination positive est-elle un bon moyen d'amener plus d'égalité ?
2. Faut-il éduquer les enfants à aimer leur pays ?

b. Chaque groupe déclame son discours devant la classe, qui vote ensuite pour choisir le plus réussi.
Enregistreur audio
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Vers le bac

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7
Commentaire
Analysez dans un plan détaillé les procédés argumentatifs employés par « Lui » . Vous veillerez à distinguer ce qui vise à convaincre de ce qui vise à persuader.
Texte
LUI. – […] Voilà où vous en êtes, vous autres, vous croyez que le même bonheur est fait pour tous. Quelle étrange vision ! Le vôtre suppose un certain tour d'esprit romanesque que nous n'avons pas, une âme singulière, un goût particulier. Vous décorez cette bizarrerie du nom de vertu, vous l'appelez philosophie ; mais la vertu, la philosophie sont-elles faites pour tout le monde ? En a qui peut, en conserve qui peut. Imaginez l'univers sage et philosophe ; convenez qu'il serait diablement triste. Tenez, vive la philosophie, vive la sagesse de Salomon : boire de bons vins, se gorger de mets délicats, se rouler sur de jolies femmes, se reposer dans des lits bien mollets ; excepté cela, le reste n'est que vanité.

MOI. – Quoi ! défendre sa patrie ?…

LUI. – Vanité ! Il n'y a plus de patrie : je ne vois d'un pôle à l'autre que des tyrans et des esclaves.

MOI. – Servir ses amis ?…

LUI. – Vanité ! Est-ce qu'on a des amis ? Quand on en aurait, faudrait-il en faire des ingrats ? Regardez-y bien, et vous verrez que c'est presque toujours là ce qu'on recueille des services rendus. La reconnaissance est un fardeau, et tout fardeau est fait pour être secoué.
Denis Diderot
Le Neveu de Rameau, 1823 (posthume).
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