Français 1re

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Repères - Histoire
Partie 1 • Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
Fictions baroques
Le classicisme
Les romans épistolaires
Le romantisme
Le réalisme
Le naturalisme
Les récits de guerre
L’exploration de la conscience
Interroger l’existence humaine
Le Nouveau Roman
Les récits de vie
Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
Le baroque
Le libertinage
Les moralistes de l’époque classique
Les philosophes des Lumières
Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
Le théâtre baroque
La tragédie classique
La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
Le théâtre engagé
Les nouvelles formes de théâtre
Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
Le Parnasse
Les poètes maudits
Le symbolisme
Le surréalisme et l’OuLiPo
La poésie engagée : Résistance, négritude, créolité
La poésie contemporaine
Pour aller plus loin
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Récit

Incipit et excipit

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1
Pour chacun des extraits, dites si selon vous il correspond à un incipit ou un excipit et justifiez.

Texte 1
Lord Nelvil donna l'exemple de la vie domestique la plus régulière et la plus pure. Mais se pardonna‑t‑il sa conduite passée ? Le monde qui l'approuva le consola‑t‑il ? Se contenta‑t‑il d'un sort commun, après ce qu'il avait perdu ? Je l'ignore, et ne veux, à cet égard, ni le blâmer, ni l'absoudre.
Germaine de Staël
Corinne ou l'Italie, 1807.


Texte 2
[P]endant la nuit, de la tombe de Tristan jaillit une ronce verte et feuillue, aux forts rameaux, aux fleurs odorantes, qui, s'élevant par‑dessus la chapelle, s'enfonça dans la tombe d'Iseut. Les gens du pays coupèrent la ronce : au lendemain elle renait, aussi verte, aussi fleurie, aussi vivace, et plonge encore au lit d'Iseut la Blonde. Par trois fois ils voulurent la détruire ; vainement. Enfin, ils rapportèrent la merveille au roi Marc : le roi défendit de couper la ronce désormais.


Texte 3
Le 24 février 1815, la vigie de Notre‑Dame de la Garde signala le trois‑mâts le Pharaon, venant de Smyrne, Trieste et Naples. Comme d'habitude, un pilote côtier partit aussitôt du port, rasa le château d'If, et alla aborder le navire entre le cap de Morgion et l'île de Rion. Aussitôt, comme d'habitude encore, la plate‑forme du fort Saint‑Jean s'était couverte de curieux ; car c'est toujours une grande affaire à Marseille que l'arrivée d'un bâtiment, surtout quand ce bâtiment, comme le Pharaon, a été construit, gréé, arrimé sur les chantiers de la vieille Phocée, et appartient à un armateur de la ville.
Alexandre Dumas
Le Comte de Monte‑Cristo, 1846.


Texte 4
Dans mes rêves, il y a toujours le lac. L'été où c'est arrivé, cet été dont rien n'a marqué ma mémoire, ou juste quelques images, comme des photographies nettes et brillantes, pendant ce mois de juillet où nos vies ont changé pour toujours, il faisait si chaud que les poissons remontaient du lac Léman. On se mettait sur la rive, et l'on voyait ces masses sombres à la surface, comme des monstres suffocants, et l'on pouvait imaginer l'intérieur de leur bouche, la chair rose, écœurante.
Monica Sabolo
Summer, 2017.


Texte 5
Un instant encore, regardons ensemble les rives familières, les objets que sans doute nous ne reverrons plus… Tâchons d'entrer dans la mort les yeux ouverts.
Yourcenar
Mémoires d'Hadrien, 1951.


Texte 6
Il lui avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore, qu'il ne pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort.
Marguerite Duras
L'Amant, 1984.

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L'incipit : le début d'un récit
Les fonctions de l'incipit
flèche
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Donner des informations

sur le cadre spatio‑temporel, sur les personnages et leurs relations, sur l'intrigue, etc.

Chargé par mon père d'une mission très délicate, je me rendis, vers la fin de mai 1788, au château d'Ionis […].
Sand
Les Dames vertes, 1857.
Établir un pacte de lecture

Le début d'un récit définit un (sous‑)genre (conte, nouvelle, roman policier, etc.), des choix stylistiques et narratifs.

Il était une fois une veuve qui avait deux filles […].
Perrault
Les Fées, 1695.
Capter l'attention

L'enjeu est de susciter l'intérêt au début du récit.

On a tous déjà pensé à se tuer. Au moins une fois, au moins une seconde […].
Arcan
Paradis clef en main, 2009.
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On peut distinguer quatre types d'incipit :

l'action survient immédiatement (on parle d'incipit in medias res)l'action est retardée
l'incipit donne beaucoup d'informations incipit progressif

L'avocat ouvrit une porte. Thérèse Desqueyroux, dans ce couloir dérobé du palais de justice, sentit sur sa face la brume et, profondément, l'aspira. Elle avait peur d'être attendue, hésitait à sortir. Un homme, dont le col était relevé, se détacha d'un platane, elle reconnut son père. (Mauriac, Thérèse Desqueyroux, 1927)
incipit statique

Madame Vauquer, née de Conflans, est une vieille femme qui, depuis quarante ans, tient à Paris une pension bourgeoise établie rue Neuve‑Sainte‑Geneviève, entre le Quartier Latin et le faubourg Saint‑Marceau. (Balzac, Le Père Goriot, 1834)
l'incipit contient peu d'informations incipit dynamique

Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189… Je continue à dire « chez nous », bien que la maison ne nous appartienne plus. Nous avons quitté le pays depuis bientôt quinze ans et nous n'y reviendrons certainement jamais. (Alain‑Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913)
incipit suspensif

Je vais encourir bien des reproches. Mais qu'y puis‑je ? Est‑ma faute si j'eus douze ans quelques mois avant la déclaration de la guerre ? Sans doute, les troubles qui me vinrent de cette période extraordinaire furent d'une sorte qu'on n'éprouve jamais à cet âge. (Radiguet, Le Diable au corps, 1923)
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L'excipit : la fin d'un récit
  • Une fin peut être ouverte (par exemple, sur le début d'une nouvelle vie comme à la fin de Bel‑Ami) ou fermée (par l'aboutissement d'un projet, la fin d'un parcours, la mort, etc.).

  • La fonction essentielle d'un excipit est de donner un sentiment d'achèvement, en scellant le sort des personnages, parfois aussi en proposant une conclusion d'ordre idéologique (politique, morale ou philosophique).
    → Il faut cultiver notre jardin. (Voltaire, Candide, 1759).

Ce sentiment d'achèvement pourra être accentué si l'excipit entretient des liens forts avec l'incipit.

Remarque : il est intéressant de se demander si un incipit ou un excipit est traditionnel ou déroutant.
  • Exemples d'incipit traditionnels : une situation de départ, d'arrivée, de découverte, de rencontre.
  • Exemples d'excipit traditionnels : la mort d'un personnage, un mariage, des retrouvailles.
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Vérifier

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2
Choisissez la ou les bonne(s) réponse(s).

1. On qualifie de progressif un incipit


2. Un incipit dont l'action est retardée et qui donne peu d'informations est appelé


3. Lorsque la fin d'un récit ne fixe pas définitivement le sort des personnages, on dit qu'elle est
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S'exercer

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3
En groupes et pour chacun des incipit :
a.
Relevez les informations données par l'auteur.
b. Identifiez la principale fonction de l'incipit.
c. Identifiez le type d'incipit.
d. Élaborez vos hypothèses de lecture pour la suite du récit.

Texte 1
Il était une fois un roi et une reine qui avaient mal fait leurs affaires. On les chassa de leur royaume. Ils vendirent leurs couronnes pour vivre, puis leurs habits, leurs linges, leurs dentelles et tous leurs meubles, pièce à pièce.
Marie‑Catherine d'Aulnoy
Finette Cendron, 1698.


Texte 2
Je m'appelle Claudine, j'habite Montigny ; j'y suis née en 1884 ; probablement je n'y mourrai pas.

Mon Manuel de géographie départementale s'exprime ainsi : « Montigny‑en‑Fresnois, jolie petite ville de 1950 habitants, construite en amphithéâtre sur la Thaize ; on y admire une tour sarrasine bien conservée… » Moi, ça ne me dit rien du tout, ces descriptions‑là ! D'abord, il n'y a pas de Thaize ; je sais bien qu'elle est censée traverser des prés au‑dessous du passage à niveau ; mais en aucune saison vous n'y trouveriez de quoi laver les pattes d'un moineau.
Colette
Claudine à l'école, 1900.


Texte 3
Ami lecteur, t'attendrais‑tu par hasard à me voir commencer cette historiette par : « La lune pâle se levait sur un ténébreux horizon… » ou par : « Trois jeunes hommes, l'un blond, l'autre brun et le troisième rouge, gravissaient péniblement… » ou par… Ma foi, non ! tous ces débuts, étant vulgaires, sont ennuyeux et, puisque je n'ai pas assez d'imagination pour te jeter sur la scène de mon récit d'une manière un peu neuve, j'aime mieux ne pas commencer du tout et t'avertir tout bonnement que Matteo Cigoli était, de l'aveu général, le meilleur garçon, le plus gai, le plus actif et le plus spirituel qu'eût produit son village, situé à quelques lieues de Bologne.
Arthur de Gobineau
Scaramouche, 1843.
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4
Texte 1
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres. L'homme était parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d'un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, le gênait beaucoup ; et il le serrait contre ses flancs, tantôt d'un coude, tantôt de l'autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d'est faisaient saigner. Une seule idée occupait sa tête vide d'ouvrier sans travail et sans gîte, l'espoir que le froid serait moins vif après le lever du jour.
Émile Zola
Germinal, 1885.

Texte 2
Les camarades étaient tous là, il les entendait le suivre à chaque enjambée. […] À gauche, à droite, plus loin, il croyait en reconnaître d'autres, sous les blés, les haies vives, les jeunes arbres. Maintenant, en plein ciel, le soleil d'avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait. Du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient en feuilles vertes, les champs tressaillaient de la poussée des herbes. De toutes parts, des graines se gonflaient, s'allongeaient, gerçaient la plaine, travaillées d'un besoin de chaleur et de lumière. Un débordement de sève coulait avec des voix chuchotantes, le bruit des germes s'épandait en un grand baiser. Encore, encore, de plus en plus distinctement, comme s'ils se fussent rapprochés du sol, les camarades tapaient. Aux rayons enflammés de l'astre, par cette matinée de jeunesse, c'était de cette rumeur que la campagne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre.
Émile Zola
Germinal, 1885.

a. Relevez les informations données dans l'incipit.

b. En quoi le début et la fin du roman de Zola se répondent‑ils ?

c. Identifiez le type d'incipit.

d. Élaborez vos hypothèses de lecture pour la suite du récit.
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Vers le bac

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5
Oral

En binôme, préparez au brouillon l'explication linéaire de l'incipit de Germinal (, texte 1).
Enregistreur audio
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6
Pour Aristote, « ceux qui composent une histoire ne doivent point la commencer ni la finir au hasard ».
Vous illustrerez ces propos en prenant appui sur l'œuvre choisie par votre professeur(e), sur les textes et documents que vous avez étudiés en classe dans le cadre du parcours associé à cette œuvre, et sur votre culture personnelle.
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