Figures d'analogies |
Une comparaison associe deux réalités
différentes qui ont une ressemblance, grâce à
un mot de comparaison : comme, tel, semblable
à, etc.
→ Le soleil est semblable à un œil dans le ciel. |
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Une personnification donne des caractéristiques humaines à un élément non humain.
→ Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige. (Baudelaire, « Harmonie du soir ») | |
Une métaphore associe deux réalités
différentes qui ont une ressemblance, sans
mot de comparaison.
→ Le soleil [...] grand œil ouvert dans le ciel (Baudelaire, « Je n'ai pas oublié ») | |
Une prosopopée fait parler un objet, une idée
abstraite, un défunt.
→ Je suis la pipe d'un auteur (Baudelaire, « La pipe ») |
Figures de substitution |
Une métonymie remplace un élément par un
autre qui a un lien logique avec lui.
→ Je lis un Marguerite Duras pour « un livre de Marguerite Duras ». Au sens propre, la phrase est absurde. À différencier de la synecdoque. |
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Une périphrase remplace un élément par une
expression.
→ L'astre du jour pour « le soleil » | |
Dans la synecdoque, ce lien logique est un
rapport d'inclusion.
→ Nous manquions de bras (= de personnes) La phrase est incomplète, mais non absurde. À différencier de la métonymie. |
Figures d'opposition |
Une antithèse est le rapprochement de deux
idées opposées.
→ Êtes‑vous mon démon ou mon ange ? (Hugo, Hernani) |
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Un paradoxe est une contradiction, soit à
l'intérieur d'une phrase, soit par rapport à
l'opinion habituelle.
→ L'homme est né libre et partout il est dans les fers. (Rousseau, Du contrat social) | |
Un oxymore est le rapprochement de deux
termes antonymes dans un même groupe
syntaxique. Le sens littéral est incohérent.
→ Le Soleil noir de la Mélancolie (Nerval, « El Desdichado ») |
Figures de répétition |
Une anaphore est une répétition en début de
segment : vers, phrase, paragraphe, etc.
→ Donnez‑moi la force, donnez‑moi le courage, donnez‑moi la résolution. (Nerval, Les Filles du feu |
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Une dérivation est le rapprochement de deux
mots formés sur la même racine.
→ ô frères [...] retenus et détenus partout (Chamoiseau, Frères migrants) | |
Une épiphore est une répétition en fin de
segment.
→ À Paris, il y a des impôts sur tout, on y vend tout, on y fabrique tout, même le succès ! (Balzac, Illusions perdues) | |
Un polyptote est le rapprochement de deux
formes d'un même mot, par exemple deux
formes d'un verbe.
→ Tel est pris qui croyait prendre. (La Fontaine, « Le rat et l'huitre ») |
Figures d'amplification |
Une hyperbole est une exagération.
→ Cent fois plus honnêtes gens qu'eux. (Marivaux, L'Île des esclaves) |
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Une accumulation est une énumération
(une liste) créant une insistance.
→ Je le voyais se lever, prendre son café, parler, rire, comme si je n'existais pas. (Ernaux, Passion simple) | |
Une gradation est une énumération classée
dans un ordre d'intensité.
→ Je me meurs, je suis mort, je suis enterré. (Molière, L'Avare) | |
Une hypotypose est une description si
imagée qu'elle nous donne l'impression
d'avoir la scène sous les yeux.
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Figures d'atténuation |
Un euphémisme vise à adoucir une réalité
désagréable ou choquante.
→ Ils ne sont pas revenus (Claudel, La Petite Fille de Monsieur Linh) pour « Ils sont morts ». |
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Une litote affirme une idée de façon
atténuée, souvent avec une négation.
→ Ce n'est pas donné pour « C'est cher ». |
Figures de construction |
Un parallélisme est le rapprochement de
deux propositions construites de la même
façon (AB/AB).
→ J'ai tendresse pour toi, j'ai passion pour elle. (Corneille, Nicomède) |
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Un chiasme est une construction en miroir
(AB/BA) créant un effet de symétrie ou
d'opposition.
→ La neige fait au nord ce qu'au sud fait le sable. (Hugo, « L'Asie ») |
Figures de sonorités |
Une assonance est la répétition d'un son
vocalique.
Une allitération est la répétition d'un son consonantique. → Comme de longs échos qui de loin se confondent (Baudelaire, « Correspondances ») |
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Une paronomase est le rapprochement de
mots aux sonorités proches.
→ À mi‑chemin de la cage au cachot la langue française a cageot. (Ponge, « Le cageot ») |
Figures de l'implicite |
Une question rhétorique (ou question
oratoire) est une fausse question, dont la
réponse est évidente ou impossible.
→ Qu'ai‑je dit ?... Qui me sauvera de moi‑même ?... (Diderot, Le Fils naturel) |
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Une antiphrase dit une chose tout en
laissant entendre le contraire. Elle est
ironique et dépend du contexte.
→ De l'horrible danger de la lecture. (titre d'un pamphlet de Voltaire) | |
Une prétérition est un énoncé qui dit quelque chose tout en
feignant de ne pas le dire. Elle permet d'attirer l'attention.
→ Inutile de rappeler l'importance de cette leçon. |
Nos manuels sont collaboratifs, n'hésitez pas à nous en faire part.
j'ai une idée !
Oups, une coquille