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L’épopée antique et la chanson de geste
La fin’amor et les romans de chevalerie
Récits comiques médiévaux et humanistes
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Partie 2 • La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
L’humanisme à la Renaissance
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Partie 3 • Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
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La comédie classique
Le théâtre au siècle des Lumières
Le drame romantique et le théâtre de boulevard
Les réécritures des mythes antiques
Du théâtre de la cruauté au théâtre de l’absurde
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Partie 4 • La poésie du XIXe au XXIe siècle
La poésie romantique
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Figures de style

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1
Pour l'instant, c'est la nuit. Une nuit où le ciel est une sorte de purée jaune et grise, épaisse et poisseuse […].
Laurent Mauvignier
Voyage à New Delhi,
Éditions de Minuit, 2018.

a. Quelle figure de style identifiez‑vous dans cette description ?

b. Réécrivez‑la sans figure de style. Quel est l'effet produit ?
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Leçon

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La métaphore : approfondissement

Dans une métaphore,
  • la réalité dont on veut parler est appelée le comparé ;

  • l'image employée est appelée le comparant ;
    ➝ Le soleil […] grand œil ouvert (Baudelaire, « Je n'ai pas oublié »).

  • le point commun est le motif.
    ➝ Le motif est ici la rondeur.

  • La métaphore est dite in praesentia lorsque le comparé est nommé (« présent ») :
    ➝ Soleil ! Soleil !Faute éclatante ! (Valéry, « Ébauche d'un serpent »)

  • La métaphore est dite in absentia lorsque le comparé est sous‑entendu (« absent ») :
    ➝ Vite, quelqu'un pousse du pied cette citrouille crevée (Laforgue, Moralités légendaires).

  • Le comparé n'est pas exprimé, mais on déduit que c'est le soleil car le texte évoque le crépuscule.

  • Une métaphore filée se poursuit sur plusieurs lignes ou vers.

  • Une métaphore lexicalisée appartient au langage courant et n'est plus perçue comme une figure de style.
    ➝ Le coucher du soleil
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Une figure de style est une façon de s'exprimer qui s'écarte de la norme pour donner plus de force à l'idée.

Figures d'analogies
Une comparaison associe deux réalités différentes qui ont une ressemblance, grâce à un mot de comparaison : comme, tel, semblable à, etc.
→ Le soleil est semblable à un œil dans le ciel.
Une personnification donne des caractéristiques humaines à un élément non humain.
→ Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige. (Baudelaire, « Harmonie du soir »)
Une métaphore associe deux réalités différentes qui ont une ressemblance, sans mot de comparaison.
→ Le soleil [...] grand œil ouvert dans le ciel (Baudelaire, « Je n'ai pas oublié »)
Une prosopopée fait parler un objet, une idée abstraite, un défunt.
→ Je suis la pipe d'un auteur (Baudelaire, « La pipe »)

Figures de substitution
Une métonymie remplace un élément par un autre qui a un lien logique avec lui.
→ Je lis un Marguerite Duras pour « un livre de Marguerite Duras ». Au sens propre, la phrase est absurde.

À différencier de la synecdoque.
Une périphrase remplace un élément par une expression.
→ L'astre du jour pour « le soleil »
Dans la synecdoque, ce lien logique est un rapport d'inclusion.
→ Nous manquions de bras (= de personnes)
La phrase est incomplète, mais non absurde.

À différencier de la métonymie.

Figures d'opposition
Une antithèse est le rapprochement de deux idées opposées.
→ Êtes‑vous mon démon ou mon ange ? (Hugo, Hernani)
Un paradoxe est une contradiction, soit à l'intérieur d'une phrase, soit par rapport à l'opinion habituelle.
→ L'homme est né libre et partout il est dans les fers. (Rousseau, Du contrat social)
Un oxymore est le rapprochement de deux termes antonymes dans un même groupe syntaxique. Le sens littéral est incohérent.
→ Le Soleil noir de la Mélancolie (Nerval, « El Desdichado »)

Figures de répétition
Une anaphore est une répétition en début de segment : vers, phrase, paragraphe, etc.
→ Donnez‑moi la force, donnez‑moi le courage, donnez‑moi la résolution. (Nerval, Les Filles du feu
Une dérivation est le rapprochement de deux mots formés sur la même racine.
→ ô frères [...] retenus et détenus partout (Chamoiseau, Frères migrants)
Une épiphore est une répétition en fin de segment.
→ À Paris, il y a des impôts sur tout, on y vend tout, on y fabrique tout, même le succès ! (Balzac, Illusions perdues)
Un polyptote est le rapprochement de deux formes d'un même mot, par exemple deux formes d'un verbe.
→ Tel est pris qui croyait prendre. (La Fontaine, « Le rat et l'huitre »)

Figures d'amplification
Une hyperbole est une exagération.
→ Cent fois plus honnêtes gens qu'eux. (Marivaux, L'Île des esclaves)
Une accumulation est une énumération (une liste) créant une insistance.
→ Je le voyais se lever, prendre son café, parler, rire, comme si je n'existais pas. (Ernaux, Passion simple)
Une gradation est une énumération classée dans un ordre d'intensité.
→ Je me meurs, je suis mort, je suis enterré. (Molière, L'Avare)
Une hypotypose est une description si imagée qu'elle nous donne l'impression d'avoir la scène sous les yeux.

Figures d'atténuation
Un euphémisme vise à adoucir une réalité désagréable ou choquante.
→ Ils ne sont pas revenus (Claudel, La Petite Fille de Monsieur Linh) pour « Ils sont morts ».
Une litote affirme une idée de façon atténuée, souvent avec une négation.
→ Ce n'est pas donné pour « C'est cher ».

Figures de construction
Un parallélisme est le rapprochement de deux propositions construites de la même façon (AB/AB).
→ J'ai tendresse pour toi, j'ai passion pour elle. (Corneille, Nicomède)
Un chiasme est une construction en miroir (AB/BA) créant un effet de symétrie ou d'opposition.
→ La neige fait au nord ce qu'au sud fait le sable. (Hugo, « L'Asie »)

Figures de sonorités
Une assonance est la répétition d'un son vocalique.
Une allitération est la répétition d'un son consonantique.
→ Comme de longs échos qui de loin se confondent (Baudelaire, « Correspondances »)
Une paronomase est le rapprochement de mots aux sonorités proches.
→ À mi‑chemin de la cage au cachot la langue française a cageot. (Ponge, « Le cageot »)


Figures de l'implicite
Une question rhétorique (ou question oratoire) est une fausse question, dont la réponse est évidente ou impossible.
→ Qu'ai‑je dit ?... Qui me sauvera de moi‑même ?... (Diderot, Le Fils naturel)
Une antiphrase dit une chose tout en laissant entendre le contraire. Elle est ironique et dépend du contexte.
→ De l'horrible danger de la lecture. (titre d'un pamphlet de Voltaire)
Une prétérition est un énoncé qui dit quelque chose tout en feignant de ne pas le dire. Elle permet d'attirer l'attention.
→ Inutile de rappeler l'importance de cette leçon.
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Vérifier

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2
Choisissez la bonne réponse.

1. Prise au sens littéral, une métonymie est absurde, contrairement à la synecdoque.


2. Deux antonymes au sein d'un même groupe syntaxique forment


3. La figure donnant la parole à un défunt est


4. Une hypotypose donne l'impression d'assister à la scène.


5. Le polyptote est une figure de répétition.


6. La répétition d'un son consonantique est


7. Dire quelque chose en disant qu'on ne le dit pas, c'est


8. Le comparé d'une métaphore n'est pas toujours exprimé.
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S'exercer

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3
a. Quelles figures de style repérez‑vous dans les extraits suivants ?
b. Quel est l'effet produit ?


1.
Le robinet riait dans sa barbe bruyante,
La corbeille à papiers lisait des bouts de lettres
Dès qu'on avait le dos tourné […].
Jules Supervielle
« Et les objets se mirent à sourire »,
Les Amis inconnus, © Éditions Gallimard, 1934.


2.
Ajoutez quelquefois et souvent effacez.
Nicolas Boileau
L'Art poétique, 1674.


3.
Je n'ai pas besoin de vous dire que c'est Dieu qui donne les grandes naissances, les grands mariages, les enfants, la postérité.
Jacques‑Bénigne Bossuet
Oraison funèbre
de Marie‑Thérèse d'Autriche, 1683.


4.
Ami, entends‑tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends‑tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Joseph Kessel et Maurice Druon
Le Chant des partisans, 1943.


5.
Quand je suis triste, je pense à vous, comme l'hiver on pense au soleil, et quand je suis gai, je pense à vous, comme en plein soleil on pense à l'ombre.
Victor Hugo
Lettre du 7 mars 1833 à Juliette Drouet, 1833.


6.
Écoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire,
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d'eau sur de la mousse !
Paul Verlaine
« Écoutez la chanson bien douce », Sagesse, 1880.


7.
Ce garçon‑ci n'est pas sot […].
Marivaux
Le Jeu de l'amour et du hasard, 1730.



c. Lisez les extraits à haute voix de façon expressive.

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4
a. Décrivez le tableau ci‑dessous en employant une énumération, une comparaison et un parallélisme.

b. Ajoutez une prétérition, une dérivation et une prosopopée.

Placeholder pour Clara Peteers, Nature morte au crabe, aux crevettes et au homardClara Peteers, Nature morte au crabe, aux crevettes et au homard
Clara Peteers, Nature morte au crabe, aux crevettes et au homard, 1635‑1640, huile sur bois, 70 x 108 cm, Musée des Beaux‑Arts, Houston.
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5
a. Quelles figures de sonorité repérez‑vous dans ces extraits ?
b. Quels mots ou idées sont mis en valeur ?

1.
Entrons dans l'herbe florissante
Où le soleil fait des chemins
Que caressent, comme des mains,
Les ombres des feuilles dansantes.

Respirons les molles odeurs
Qui se soulèvent des calices,
Et goûtons les tristes délices
De la langueur et de l'ardeur
Anna de Noailles
« La tristesse dans le parc », Le Cœur innombrable, 1901.


2.
Adieu, mon amour, adieu, ma jolie !
Je n'entendrai plus ton rire joyeux !
Ah ! comment guérir ma triste folie ?
Comment vivre encor ? Je n'ai plus tes yeux !
Ida Faubert
« Pour Jaqueline », Cœur des îles, 1939.


c. Lisez à haute voix en faisant entendre ces effets.

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6
a. Les extraits ci‑dessus comportent‑ils des comparaisons ou des métaphores ?
b. Quels en sont le comparé, le comparant et le motif ?

1.
[Leur] existence serait facile et large comme leurs vêtements de soie.
Gustave Flaubert
Madame Bovary, 1857.


2.
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Louis Aragon
« Il n'y a pas d'amour heureux »,
La Diane française, Éditions Seghers, 1944.


3.
Ta langue
Le poisson rouge dans le bocal
De ta voix
Guillaume Apollinaire
« Fusée‑signal », NordSud, n° 2, 1917.

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7
a. Identifiez les figures d'amplification dans cet extrait. Quel est l'effet produit ?

Ce colonel, c'était donc un monstre ! […] Je conçus en même temps qu'il devait y en avoir beaucoup des comme lui dans notre armée, des braves, et puis tout autant sans doute dans l'armée d'en face. Qui savait combien ? Un, deux, plusieurs millions peut‑être en tout ? Dès lors ma frousse devint panique
Louis‑Ferdinand Céline
Voyage au bout de la nuit,
© Éditions Gallimard, 1932.


b.Lisez à haute voix en mettant en valeur ces figures.

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8
Structurez un discours par une anaphore.

1. Choisissez un thème sur lequel écrire un discours, en lien avec votre cours de français. Souhaitez‑vous émouvoir ? indigner ? amuser ?

2. Construisez votre discours avec une anaphore.

3. Ajoutez des questions rhétoriques et des énumérations, toujours en lien avec l'effet visé.
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9
PERDICAN. – Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : « J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé ».
Alfred de Musset
On ne badine pas avec l'amour, 1834.

a. Relevez au moins cinq figures de style en les classant selon l'effet produit.

b. Mettez en voix cette tirade en faisant entendre ces effets.
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10
a. Repérez des personnifications dans les extraits ci‑dessous et expliquez‑les.
b. Peut‑on également les analyser comme des métonymies ?
c. Si oui, quelle analyse traduit le mieux le sens de chaque extrait, selon vous ?

1.
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Charles Baudelaire
« À une passante »,
Les Fleurs du mal
, 1857.



2. Comme un juge sévère, son œil semblait aller au fond de toutes les questions, de toutes les consciences, de tous les sentiments.
Honoré de Balzac
Le Père Goriot, 1835.

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11
LE CONTRESUJET. – Que vois‑tu ?

LE LANCEUR CATAPULTE. – Des drusiphons achever leur quadrille, des boîtes se reclouer les pattes, des pattes à lambris, ou des roulettes passer sous les pieds : des peugeots, des chevrolets, des zuzuki : je vois passer des cadavres métalliques, les pilotes tourner, tous les gens prendre de l'essence pour être des passagers ; ils tournent mille tours puis vont s'garer à l'hôpital alphabétique.
Valère Novarina
L'Acte inconnu, 2007, P.O.L.

a. Quelles figures de style repérez‑vous ?

b. En quoi le nom du second personnage est‑il lié aux figures de style qu'il emploie ?
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12
Les phrases suivantes contiennent‑elles des métonymies ou des synecdoques ? Justifiez.

1. Boire un verre.


2.
Gens dont jamais le fer ni le cœur ne s'émousse
Victor Hugo
Hernani, 1830.



3.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur
Victor Hugo
Les Contemplations, 1856.


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Vers le bac

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13
Le langage est une peau : je frotte mon langage contre l'autre. C'est comme si j'avais des mots en guise de doigts, ou des doigts au bout de mes mots. Mon langage tremble de désir. L'émoi1 vient d'un double contact : d'une part, toute une activité de discours vient relever discrètement, indirectement, un signifié2 unique, qui est « je te désire », et le libère, l'alimente, le ramifie, le fait exploser (le langage jouit de se toucher lui‑même) ; d'autre part, j'enroule l'autre dans mes mots, je le caresse, je le frôle, j'entretiens ce frôlage, je me dépense à faire durer le commentaire auquel je soumets la relation.
Roland Barthes
Fragments d'un discours amoureux,
Éditions du Seuil, 1977.

1. L'émotion, le trouble, voire l'excitation.
2. Message.

a. Quelle métaphore sous‑tend ce texte sur la relation amoureuse ? Quels en sont le comparé et le comparant ?

b. Quel effet produisent les énumérations ?
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14
Magnus a 5 ans quand sa ville de Hambourg est bombardée. Amnésique et seul, il est adopté. Devenu adulte, il a parfois des visions du passé.

Il voit le ciel se déflagrer, se rompre comme une digue et des torrents de lave noire, de météorites rutilants, d'éclairs blanc soufré jaillir d'entre les brèches. […]

Il voit des torsades d'un jaune cru, des coulées vermeilles, des éclaboussures d'un orange aveuglant tomber du ciel, lacérer la nuit. Une orgie de couleurs à la fois visqueuses et limpides. De gigantesques crachats d'or et d'écarlate pour couronner la ville défunte.

Il entend sonner les crachats de couleurs, et soudain, parmi les pantins disloqués qui courent en tous sens, il voit une femme se couvrir de flammèches safran des cheveux jusqu'aux pieds, danser une valse solitaire, frénétique, en poussant des cris suraigus. […]

Il ne sait plus, ne voit ni n'entend plus rien, plus rien que cette femme‑flambeau qui se réduit à un tas informe, d'un noir rougeoyant qui fume et qui pue. Sa mère ?
Sylvie Germain
Magnus, Éditions Albin Michel, 2005.

a. Quelles figures de style repérez‑vous dans cet extrait ?

b. Quels effets produisent‑elles ?

c. Rédigez un paragraphe présentant vos analyses.
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