Acte II, scène 14
ANDROMAQUE, CASSANDRE, HECTOR, ABNÉOS, DEMOKOS.
Hector baisse imperceptiblement son javelot. À ce moment Demokos fait irruption.
DEMOKOS. – Quelle est cette lâcheté ? Tu rends Hélène ? Troyens, aux armes ! On nous trahit... Rassemblez-vous... Et votre chant de guerre est prêt ! Écoutez votre chant de guerre !
HECTOR. – Voilà pour ton chant de guerre !
DEMOKOS,
tombant. – Il m'a tué !
HECTOR. – La guerre n'aura pas lieu, Andromaque !
Il essaie de détacher les mains d'Andromaque qui résiste, les yeux fixés sur Demokos. Le rideau qui avait commencé à tomber se relève peu à peu.
ABNÉOS. – On a tué Demokos ! Qui a tué Demokos ?
DEMOKOS. – Qui m'a tué ?... Oiax !... Oiax !... Tuez-le !
ABNÉOS. – Tuez Oiax !
HECTOR. – Il ment. C'est moi qui l'ai frappé.
DEMOKOS. – Non. C'est Oiax...
ABNÉOS. – Oiax a tué Demokos... Rattrapez-le !... Châtiez-le !
HECTOR. – C'est moi, Demokos, avoue-le ! Avoue-le, ou je t'achève !
DEMOKOS. – Non, mon cher Hector, mon bien cher Hector. C'est Oiax ! Tuez Oiax !
CASSANDRE. – Il meurt comme il a vécu, en coassant.
ABNÉOS. – Voilà... Ils tiennent Oiax...Voilà. Ils l'ont tué !
HECTOR, détachant les mains d'Andromaque. – Elle aura lieu.
Les portes de la guerre s'ouvrent lentement. Elles découvrent Hélène qui embrasse Troïlus1.
CASSANDRE. – Le poète troyen est mort... La parole est au poète grec.
Le rideau tombe définitivement.