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Sa vie
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Avicenne
980 - 1037
Abû'Ali Hosayn ibn'Abdillah Ibn Sinâ, dit Avicenne, ou Ibn Sinâ en persan, est un philosophe et médecin persan né à Afshéna, près de Boukhara (actuel Ouzbékistan). Son père est un haut fonctionnaire du gouvernement samanide. On sait qu'il est un enfant extrêmement précoce auquel un savoir encyclopédique (géométrie, physique, astronomie, médecine, droit, théologie, etc.) est enseigné. À dix-sept ans, sa réputation est si grande qu'il est appelé auprès du prince samanide Nûh ibn Mansûr, qu'il réussit à guérir. Il est alors autorisé à consulter la riche bibliothèque royale des Samanides. À dix-huit ans, il a à peu près fait le tour de toutes les connaissances, qu'il ne lui reste plus qu'à approfondir. Vers 1001, la bibliothèque des Samanides brûle et ses ennemis l'accusent d'en être l'auteur. Risquant la prison, il fuit vers le Khârezm, qui est une principauté indépendante. Sous la protection du prince de Khârezm, Avicenne commence à rédiger ses premiers livres, il a alors 21 ans. En 1010, il part pour Gorgan, afin d'échapper à l'invasion turque. Il y écrit son grand canon de médecine (Qânun). Ce dernier fut longtemps la base des études médicales tant en Orient qu'en Occident.
Avicenne continue de voyager : à Qazwin, puis à Hamadan où le prince, qu'il a traité et guéri, lui demande d'être vizir (Premier ministre). Mais à la mort du prince, il n'a plus de protecteur et passe quatre mois en prison. Il réussit à s'échapper et part pour Ispahan, où il écrit la dernière partie de son œuvre. Ayant accompagné le prince dans une expédition, il tombe malade et meurt à Hamadan (Iran) en 1037.
Bien qu'ayant eu une vie encombrée de charges publiques, il laisse une œuvre très importante touchant de très nombreux domaines.
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Sa pensée
L'œuvre d'Avicenne couvre l'étendue de tous les savoirs de son époque : médecine, astronomie, logique, musique, mathématiques, métaphysique, etc. Il aurait ainsi écrit deux cent quarante-deux livres. Son dernier ouvrage, Kitâb al-Insâf (le Livre du jugement impartial) contient vingt-huit mille questions, réparties en vingt volumes dans lesquels il confronte les difficultés apparues à la lecture des philosophes avec sa propre philosophie, dite « philosophie orientale ». Seulement quelques fragments de cette œuvre nous sont parvenus.
La philosophie d'Avicenne, en particulier sa métaphysique, se base sur celle d'Aristote et d'al-Farabi. Il est le premier à concevoir la causalité efficiente de Dieu. Ce dernier est à la source de toute existence, puisqu'il faut une source à tout ce qui existe, Dieu étant en lui-même une essence nécessaire. L'existence ne peut provenir que d'une essence nécessaire, d'un Être nécessaire, ou encore Dieu. La création consiste alors dans l'acte même de la pensée divine se pensant elle-même et ne pouvant pas ne pas se penser. C'est de cet Être nécessaire qu'émane la Première Intelligence qui est à l'origine de tout. Cette conception est différente de celle d'Aristote qui voyait seulement dans la cause première un principe de mouvement, non d'existence, conception plus compatible avec le Coran. La Première intelligence contemplant son principe (Dieu) engendrerait la Deuxième Intelligence, laquelle à son tour par contemplation nécessaire engendre la Troisième Intelligence ou Première âme. Et de contemplation nécessaire en contemplation nécessaire se met en place la hiérarchie des Dix Intelligences ou Anges sacro-saints. Avicenne élabore ainsi une hiérarchie de mondes sphériques animés par des âmes célestes (des anges). Cette « construction » lui permet de combler « l'espace » qu'il y a entre Dieu et le monde des petites choses humaines, animales et végétales. Les âmes célestes sont alors conçues comme des médiations nécessaires entre Dieu et l'homme. Ce dernier a d'ailleurs besoin de la médiation de la Dixième Intelligence pour être illuminé par la connaissance. Celle-ci permet l'intimité avec l'Ange de la Révélation qui rend l'âme humaine sainte, capable de prophétiser, et connaissante, donc digne d'immortalité.
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Œuvres principales
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