Walter Benjamin ne réalise pas de carrière universitaire. Il publie cinq essais, des articles et de nombreuses traductions et est particulièrement attaché au romantisme allemand auquel il consacre une thèse.
Rue à sens unique est un recueil d'aphorismes et de courtes analyses sur l'écriture, la vie et l'art. Son ami Théodor Adorno fait publier après sa mort
Enfance berlinoise vers 1900. Walter Benjamin laisse donc derrière lui une œuvre fragmentée, écrite au gré des remous de l'histoire. Il introduit néanmoins deux concepts importants :
- Celui de l'« aura » comme irréductible singularité de l'œuvre d'art et des conditions de son apparition. Cela confère à l'œuvre une sorte de sacralité que l'époque contemporaine ne doit pas sacrifier.
- Celui du temps comme discontinu, le lieu de ruptures essentielles. La temporalité historique est qualitative, déployée autour d'événements révolutionnaires. Au lieu d'une conception d'un temps linéaire, vide et indéfini, il emprunte à la théologie l'idée d'un temps qui suppose un achèvement : « le concept authentique de l'histoire universelle est un concept messianique » écrit-il dans Paris, capitale du XIXe siècle.
- Il sera reconnu et commenté en particulier par Arendt, Adorno et Derrida.
- Au-delà de sa réflexion, la dimension tragique de son existence et de sa mort marque beaucoup d'artistes ; sa mort inspirera notamment l'opéra Shadowtime (musique de Brian Ferneyhough, livret de Charles Bernstein). Le sculpteur Dani Karavan crée pour lui l'œuvre Passages qui sera placée en mémorial à Portbou.