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Sa vie
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John Locke
1632 - 1704
Locke a 10 ans quand éclate la première guerre civile anglaise qui oppose Charles Ier au Parlement, de 1642 à 1645. Le père de Locke sert dans l'armée des Parlementariens de Cromwell (les « Têtes Rondes »), en guerre contre les Royalistes. Il parvient à placer son fils dans les plus fameuses écoles d'Angleterre : à Westminster, puis à Oxford en 1652. Locke y devient professeur, au moment où le noyau de ce qui deviendra la Royal Society se constitue autour d'un programme de philosophie expérimentale, soucieuse d'étudier les phénomènes naturels dans la nature plus que dans les livres. Robert Boyle, savant informé des travaux de Galilée dès 1641, et Robert Hooke, expérimentateur de génie, introduisent Locke à la science moderne naissante. Locke étudia plus particulièrement la médecine. Il se lie à Oxford au richissime Lord Ashley, dont il devient le médecin, le secrétaire, l'ami, et le conseiller politique. Il le suit à Londres en 1667, et se trouve au cœur de la politique anglaise : Lord Ashley, 1er comte de Shaftesbury, est en effet le chancelier de l'Échiquier, c'est-à-dire le ministre des finances.
Locke intervient, à titre de secrétaire d'Ashley jusqu'en 1675, dans les questions liées au commerce, aux colonies (c'est l'époque de l'expansion coloniale de l'Angleterre en Amérique du Nord), et à la traite des esclaves. Il entre à la Royal Society en 1668 et se fit une réputation avec deux traités médicaux. Il s'intéresse en outre à l'économie politique de William Petty. En 1669, il rédige les Constitutions Fondamentales de la Caroline. En 1671, il assiste à la naissance du petit‑fils de Lord Ashley, dont il sera le précepteur, et qui deviendra le fameux Shaftesbury (3e comte), influent philosophe du XVIIIe siècle. Lorsque Lord Ashley en 1675 est accusé de républicanisme par le roi, Locke fuit en France, où il demeure jusqu'en 1679. La déchéance de Lord Ashley l'amène à s'exiler aux Pays-Bas de 1683 à 1688.
En 1685, Locke est présumé coupable de complot contre la couronne, et menacé d'extradition : il doit se cacher. La Glorieuse Révolution de 1688 rend son retour possible. Revenu en Angleterre en 1689, il s'occupe d'éditer ses œuvres, rédigées dès les années 1670. Il meurt en 1704.
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Sa pensée
Locke fait partie des penseurs dont l'influence est considérable. Ses écrits fondent le libéralisme religieux (la tolérance), le libéralisme politique (la constitution), et le libéralisme économique (la propriété). Sa pensée influença les rédacteurs de la constitution des États-Unis. Il est l'un des fondateurs de l'empirisme anglais. Il explique pourquoi l'absolutisme dans la connaissance est intenable en l'absence d'idées innées, tout comme il s'oppose à l'absolutisme en politique, en présence de droits naturels.
Pour Locke, le problème que doit résoudre la philosophie politique, ce n'est pas la guerre civile, c'est‑à‑dire les désordres engendrés par les factions qui divisent la société ; c'est l'abus de pouvoir, c'est‑à‑dire les désordres engendrés par le gouvernement « quand il entreprend de substituer sa volonté arbitraire aux lois de la société ». Pour cela, Locke reprend l'hypothèse de l'état de nature de Hobbes, pour expliquer que le pouvoir souverain doit non pas être absolu, mais limité. Car, il existe d'après lui des droits naturels inaliénables, qui précèdent le pouvoir souverain et qui constituent pour lui une limite. Comment explique‑t‑il que des droits existent, antérieurs à un État, qui aurait non pas à les instituer sous forme de lois, mais seulement à les reconnaître et à les protéger ?
Pour Locke, la première menace que les hommes doivent affronter, ce n'est pas la peur de la mort violente, mais la faim ; non les autres hommes, mais la nature : l'homme à ses débuts n'est pas en guerre, mais au travail, car la terre a été laissée en commun à tous les hommes. Mais subvenir à ses besoins exige de s'en approprier une portion. De quel droit un individu s'appropriera-t-il une part de ce qui est commun ? Tout appartient à tous, hormis le corps propre. Celui‑ci appartient à chacun : l'activité de l'homme industrieux est son bien exclusif. C'est la propriété de son corps et de ce que produit son corps (les fruits qu'il a cueillis, les outils qu'il a fabriqués, le champ qu'il a labouré et clôturé) qui institue le droit de propriété, avant l'institution de tout État. L'homme de l'état de nature est donc un propriétaire industrieux doté de droits sur ses biens. En conséquence, le pouvoir confié par la société au gouvernement doit s'arrêter aux droits naturels de l'individu.
Exercer ce pouvoir au‑delà des limites du droit d'un individu est qualifié d'abus de pouvoir, ou d'acte de guerre : et il est légitime alors que la société, déliée de son contrat avec le gouvernement, retrouve sa liberté originaire et prenne les armes (droit de résistance) pour renverser le tyran.
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Œuvres principales
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