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Sa vie
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Nāgārjuna
II - IIIe s. apr. J.-C.
Moine bouddhiste du sud de l'Inde, issu d'une famille de brahmanes, Nāgārjuna est reconnu comme le quatorzième patriarche ayant transmis le message du Bouddha. Il est également considéré comme le fondateur de l'école Madhyamika de la voie du milieu, dont la notion fondamentale est celle de la vacuité (sunyatā).
L'originalité de Nāgārjuna tient à son usage de la logique, notamment le tétralemme, pour son effet libératoire d'une vie sur le modèle religieux du Bouddha.
On lui prête une vie mythique de 600 ans, ce qui tend à montrer que sous son nom, diverses personnes ont existé. Sa biographie, au sens historique moderne, nous reste en grande partie inconnue et reste traversée de légendes.
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Sa pensée
À une époque où des écoles bouddhiques divergent de l'enseignement du Bouddha, Nāgārjuna s'efforce au contraire de le restaurer dans son sens authentique. Un point de divergence concerne en particulier la vacuité. Le Bouddha professait que les phénomènes du monde ou dharmas sont dépourvus de substance ou de nature propre. En effet, les phénomènes sont soumis à une loi de l'impermanence parce qu'ils naissent, mûrissent, puis disparaissent ; et à une loi de l'interdépendance dans la mesure où ils n'existent pas sans être liés à d'autres. C'est pourquoi les phénomènes sont en réalité vides et n'ont pas de consistance ontologique.
Néanmoins, la vacuité des phénomènes qui révèle en même temps leur vanité n'est pas synonyme de néant. Le Bouddha n'enseigne pas le nihilisme, puisqu'il ne nie pas que d'une certaine façon les phénomènes existent, quand bien même cette existence n'est pas substantielle. Le danger est donc double : soit tomber dans le nihilisme, soit re-substantialiser les phénomènes.
En raison de cette vacuité des phénomènes, il est dès lors impossible de juger. Pour le démontrer, Nāgārjuna fait usage du tétralemme logique. Il s'agit d'un mode de raisonnement qui permet de réfuter la possibilité de juger une chose, en d'autres termes d'affirmer ou de nier des qualités aux phénomènes. Si l'on applique le tétralemme à l'être, on obtient alors :
Il n'y a
Ni Être
Ni Non-être
Ni Être et Non-être
Ni ni Être ni Non-être
Par conséquent, la logique permet à Nāgārjuna d'échapper à poser un dualisme entre l'être et le néant, et reste alors la voie du milieu. À l'inverse, l'esprit intellectuel a besoin de substantialiser les phénomènes, de les stabiliser dans un monde illusoire, pour rendre seulement possible un jugement à leur égard. Ainsi pour faire valoir la vacuité comme le fond véritable des phénomènes, il faut réfuter tout dualisme entre l'être et le néant. La vacuité est précisément ce milieu qui échappe à toute affirmation et négation, en somme à toutes les opinions contradictoires. On peut dès lors se détacher d'un monde qui, selon la toute première « noble vérité » du Bouddha, est que la vie est souffrance. Il reste cependant un dernier danger, à savoir celui de vouloir intellectualiser la vacuité au lieu d'en faire une véritable expérience de libération. La méditation logique du vide de Nāgārjuna renoue donc bel et bien avec le message du Bouddha, dont le but suprême n'est autre que le nirvāṇa, extinction ultime de la souffrance.
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Œuvres principales
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