L'unité de sa réflexion tient sans doute à l'exigence constante de la vérité qui l'anime : « J'aimais mieux mourir que vivre sans la vérité ». Sa réflexion philosophique est d'abord indissociable de son engagement social et politique et de la prise de conscience du malheur de la condition ouvrière. Fortement inspirée par la pensée marxiste, Simone Weil analyse les causes de l'oppression, à l'usine notamment, et dans la société capitaliste en général. Mais elle prend ses distances avec certaines des thèses de Marx, notamment la nécessité de mettre un terme à la propriété privée des moyens de production pour émanciper les travailleurs, au profit d'un examen des nouvelles formes de l'oppression, qui passe notamment par la bureaucratisation toujours plus grande de la société ou encore par les nouvelles formes d'organisations du travail, notamment le taylorisme. Afin de redonner sa dignité d'homme à l'ouvrier, vrai esclave de l'usine, il faut alors réfléchir à une véritable révolution de l'organisation du travail et de la société.
Le deuxième aspect de son œuvre tient à l'influence de la philosophie et de la littérature grecques sur sa réflexion. Simone Weil ne cesse toute sa vie de traduire et de commenter les textes grecs, principalement ceux de Platon, mais aussi ceux d'Eschyle, Sophocle ou Saint Jean.
A partir de 1938 et de ses premières expériences mystiques, cet intérêt pour la pensée grecque se mêle à une mystique chrétienne. Ainsi, les concepts de médiation et d'harmonie, qu'elle emprunte à Platon et Pythagore, jouent un rôle fondamental dans sa pensée Elle travaille également sur les autres religions de l'Antiquité grecque et égyptienne, sur l'hindouisme ou le bouddhisme – mais elle garde pour le judaïsme une véritable hostilité. Dans l'Attente de Dieu, elle fait ainsi de l'amour, et avant tout de l'amour de Dieu, la réponse au malheur de la condition humaine. Elle met également en avant le concept d'attention, effort intellectuel nécessaire pour atteindre la vérité.
Sa dernière œuvre, publiée de façon posthume, L'Enracinement, articule une réflexion religieuse et politique en tentant de proposer une nouvelle déclaration des droits de l'homme, qui s'appuierait notamment sur les « besoins de l'âme », besoins vitaux comme la liberté, la sécurité ou la vérité, sur lesquels se fonderaient nos obligations envers les hommes.