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Sa vie
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Ludwig Feuerbach
1804 - 1872
Ludwig Feuerbach est un philosophe allemand. Il est le fils d'un juriste renommé qui enseigne dans sa ville de naissance : Landshut. Il reçoit d'abord un enseignement de théologiens protestants (notamment de Daub) à Heidelberg, puis il suit les cours de Hegel à Berlin de 1824 à 1826. Il se réclame de ses disciplines dans une longue dissertation qu'il lui fait parvenir, mais à laquelle le maître ne donne aucune réponse.
Il adhère ensuite au groupe des jeunes hégéliens (hégélianisme de gauche) où il affirme l'importance de la raison et revendique son athéisme. Il devient professeur d'histoire de la philosophie moderne de Bacon à Spinoza. Sa première œuvre Pensées sur la mort et l'immortalité est censurée et marque un arrêt définitif à sa carrière universitaire puisqu'il est démasqué comme en étant l'auteur anonyme.
En 1836, son mariage avec l' héritière d'une manufacture de porcelaine lui permet de mener une vie de modeste gentilhomme. Il publie la Contribution à la critique de la philosophie hégélienne qui s'attaque à des points doctrinaux essentiels de l'hégélianisme, notamment l'idée d'un réel rationnel et d'un rationnel réel.
Il part alors vivre à la campagne et publie ses ouvrages les plus importants, notamment L'essence du christianisme, Principes de la philosophie de l'avenir, et L'essence de la religion.
Si Feuerbach reste un philosophe méconnu, sa critique de la religion fait désormais figure de référence, elle fut en particulier décisive pour Marx lui‑même.
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Sa pensée
Deux aspects sont généralement mis en lumière dans la pensée de Feuerbach. D'une part, la critique radicale de la religion, d'autre part un humanisme diversement interprété comme humanisme athée ou divinisation de l'homme. Pour Feuerbach, il s'agit bien d'effectuer une critique de la religion à sa racine, c'est‑à‑dire en revenant sur l'origine anthropologique des idées religieuses.
Pour cela, il faut appliquer une méthode qu'il qualifie de « génético-critique ». La part génétique s'observe dès ses Pensées sur la mort et sur l'immortalité dans lesquelles il n'est pas tant question de se prononcer sur l'immortalité que de dévoiler l'origine de la croyance en l'immortalité. Ainsi, dans l'héritage d'un lexique hégélien, Feuerbach met en lumière comment l'homme se représente un Dieu : en réalité, il y a une opération abstraite par laquelle le sujet humain s'objective en un être qu'il pose existant et extérieur à lui, auquel il donne le nom de Dieu. C'est l'homme le véritable créateur et Dieu est la créature. Feuerbach renverse le rapport traditionnel de la création entre Dieu et l'homme ; mais ce geste n'a pas seulement une portée critique, il a précisément pour but de comprendre génétiquement la religion comme phénomène humain.
À cela s'ajoute l'opération d'une aliénation. L'homme devient autre en un être qu'il pose extérieur à lui, transcendant, et dans lequel il projette un certain nombre de ses qualités : connaissance, amour, volonté. Selon Feuerbach, les théologiens se méprennent en ne voulant pas reconnaître que la source de toute religion est anthropomorphique. Ce n'est pas tant l'homme qui a été fait « à l'image de Dieu » que Dieu à l'image de l'homme.
La part plus critique de l'enquête se laisse ainsi déceler dans ces renversements. Feuerbach ne fait là que mettre en lumière le processus d'inversion qui est essentiel à toute religion. D'une part, le sujet humain s'objective et s'aliène dans un objet religieux qu'est Dieu, mais d'autre part la religion inverse le rapport initial sujet-objet en abaissant l'homme à l'état d'objet d'un Dieu qui s'élève au rang de sujet créateur. Toute la critique de Feuerbach consiste à renverser la religion, la nier pour réaffirmer l'homme. Il ne s'agit pas pour autant de renoncer à toutes les valeurs de la religion, mais de réconcilier l'homme avec lui‑même, avec son essence qu'il objectivait, aliénait, inversait dans un Dieu. Si bien que l'avenir de la religion n'est pas en péril. Feuerbach appelle de ses vœux une religion de l'homme, une religion où l'objet n'est plus un Dieu‑homme transcendant, mais un homme‑dieu, un homme dont la divinité est immanente.
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Œuvres principales
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