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Sa vie
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Maurice Merleau-Ponty
1908 - 1961
Maurice Merleau-Ponty, issu d'une famille de médecins et de militaires, découvre sa vocation philosophique au cours de sa « khâgne », durant laquelle il suit les cours d'Alain à Henri IV et de Brunschvicg à la Sorbonne. Admis à l'École Normale Supérieure en 1926, il est l'un des membres d'un groupe d'amis dont la postérité intellectuelle marquera le XXe siècle : Raymond Aron, Georges Canguilhem, Jean Hyppolite et surtout Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Il est reçu, en 1929, deuxième à l'agrégation de philosophie.
Après une expérience douloureuse de la guerre, durant laquelle il est mobilisé comme lieutenant d'infanterie et blessé en 1940, Merleau-Ponty se consacre entièrement à l'enseignement et à la réflexion philosophique. Son principal centre d'intérêt concerne la perception, qu'il tâche d'interroger à l'aide des nouveaux « outils » intellectuels de la première moitié du XXe siècle : la phénoménologie de Husserl, la psychanalyse freudienne, mais aussi l'hégélianisme relu par Kojève et le marxisme relu par Sartre.
Il publie ainsi, en 1945, la Phénoménologie de la perception, considérée comme son œuvre majeure. Sa notoriété et la qualité de ses travaux lui permettent de devenir, en 1952, titulaire de la chaire de philosophie au Collège de France. C'est aussi en 1952 que Merleau-Ponty se brouille avec Jean-Paul Sartre, avec lequel il dirigeait la revue Les Temps Modernes depuis sa fondation en 1945.
Il décède d'un arrêt cardiaque à seulement 53 ans : l'histoire raconte qu'il a été retrouvé assis à son bureau, devant la Dioptrique de Descartes ouverte devant lui, ouvrage consacré à la perception. Ce thème est en effet resté la grande obsession philosophique de sa vie, auquel il voulait consacrer un ultime ouvrage, Le visible et l'invisible, qui demeurera inachevé.
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Sa pensée
Le travail de Merleau-Ponty est inspiré par les recherches de Husserl concernant la phénoménologie. Il travaille essentiellement sur la perception et entend reprendre le problème de la perception du corps propre, dégagé du psychologisme, retrouvant l'existence de l'être-au-monde.
Le corps n'est pas, selon l'auteur, simplement une portion de l'espace, une chose, il est relié à l'esprit : nous ne pouvons pas séparer le corps et l'esprit d'un sujet. Le corps est ce qu'il appelle une Gestalt, il réunit des parties hétérogènes en une forme unitaire, dans un mouvement perceptif.
L'auteur constate que la perception des enfants est particulièrement sensible aux détails, car ils n'ont pas comme premier objectif d'ordonner et d'interpréter le réel. Il s'agirait donc de retrouver une perception pré-intellectuelle, de supprimer autant la distinction entre la forme et la matière de nos perceptions que celle que nous faisons habituellement entre la physiologie et la psychologie. Il s'agit, au fond, de faire retour aux phénomènes purs et de comprendre que la perception ne peut pas être réduite à un assemblage de sensations, mais qu'elle est plutôt un rapport qui relie le « sentir » avec un mouvement du corps ; ainsi le corps fonde l'unité des objets que nous percevons.
Sur un plan politique, Merleau-Ponty rejoint en partie la pensée de Marx, il existerait une forme intelligible de l'Histoire. Pourtant il n'est pas un spectateur béat du communisme historique. Sa pensée est, au contraire, traversée par le concept d'inquiétude. Il s'agit de constamment analyser l'expérience concrète de la politique et de la rectifier dans un mouvement continu : « Le choix, comme le jugement est beaucoup moins un principe qu'une conséquence, un bilan, une formulation qui intervient à certains moments du monologue intérieur et de l'action, mais dont le sens s'est formé jour après jour. » Cette « éthique du bilan » produira une distance entre le marxisme et l'auteur, ce qui explique en partie l'amitié rompue avec Sartre.
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Œuvres principales
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