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Sa vie
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George Berkeley
1685-1753
Philosophe et évêque, George Berkeley naît en Irlande. Sa famille, d'origine anglaise, s'y est installée après la révolution de Cromwell, en 1642. Après avoir étudié au collège de Kilkenny, Berkeley est admis au Trinity College de Dublin. En 1704, Berkeley obtient le diplôme de bachelor of arts et publie son premier texte, une description de la grotte de Dunmore (près de sa ville natale). Dans cette grotte, il trouve des motifs dans les stalactites (les « congélations irrégulières ») qui stimulent son imagination.
Berkeley est ordonné prêtre de l'Église anglicane en 1710, après avoir obtenu, trois ans plus tôt, un master of arts. Le premier voyage de Berkeley date de 1713 : il se rend en Italie, et s'arrête, en chemin, à Paris, où il aurait rencontré Malebranche. Il retourne en Italie quelques années plus tard, y séjourne durant quatre ans et y perd le manuscrit de la seconde partie des Principes de la connaissance humaine, qu'il ne réécrit pas.
En 1721, il obtient son doctorat de théologie, toujours au Trinity College, où il enseigne cette discipline et l'hébreu, après avoir assuré des cours de Grec. Il reçoit en 1724 un héritage inattendu, et se met à rechercher des fonds pour un projet d'évangélisation des Bermudes. Il se marie en 1728 avec Anne Foster, quiétiste, fortement marquée par la pensée de Fénelon. Berkeley dit l'avoir choisie « pour son esprit et son intérêt sincère pour les livres ».
Entre 1729 et 1731, il voyage à Newport, où il achète une plantation et des esclaves, dans l'attente d'une subvention pour son projet d'évangélisation : c'est le seul grand philosophe de cette époque à avoir fait le voyage aux États-Unis depuis l'Europe. Quelques années après son retour, il est nommé évêque de Cloyne. Berkeley meurt à Oxford le 14 janvier 1753, à l'âge de 67 ans.
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Sa pensée
Berkeley est avant tout célèbre pour sa théorie de la perception : esse est percipi, être, c'est être perçu. Ce qui existe, ce sont les choses que nous percevons. Il n'existe pas d'au-delà de la perception. C'est une théorie métaphysique, au sens où elle décrit la substance, le mode d'être des choses. Berkeley s'oppose au scepticisme en proposant de se fier à la perception, plutôt que de la mettre en doute. Il identifie l'être et le perçu : sa position est originale, car dans l'histoire de la philosophie, nous prenons souvent pour point de départ la position opposée, c'est-à-dire l'hypothèse que ce que nous percevons n'est pas ce qui est, et que nous devons aller au-delà des perceptions pour savoir ce que sont les choses du monde. La philosophie de Berkeley est marquée par Malebranche, avec lequel il partage non seulement la thèse de l'identification entre connaissance et conscience de soi, mais aussi la thèse de la vision en Dieu (soutenue d'abord par Malebranche).
Cette dernière est renforcée par l'immatérialisme de Berkeley : selon lui, il n'y a pas de matière. Ce que nous voyons, nous le voyons par Dieu qui est à l'intérieur de nous. Chez Malebranche, Dieu est présent en nous par sa lumière ; chez Berkeley, il est présent par son action et nous voyons Dieu en regardant le monde de manière seulement indirecte, en déchiffrant la nature.
Mais ce qui est étonnant, c'est que sa philosophie porte également la trace de la pensée de Locke, qui est pourtant, semble-t-il, aux antipodes de Malebranche. Comment un philosophe peut-il réunir, dans un système cohérent, deux pensées antagonistes ? C'est ce qui fait la richesse de Berkeley. Selon Berkeley, nous dépendons de Dieu, constamment. Cette dépendance est directe et immédiate. La formulation la plus nette de l'immatérialisme de Berkeley se trouve dans les Trois dialogues entre Hylas et Philonous, publiés en 1713. Il ne publie plus d'ouvrage majeur jusqu'en 1732, avec l'Alciphron. Il pourrait sembler que Berkeley, suite à des controverses, ait choisi, pendant vingt ans, de laisser la doctrine de l'immatérialisme s'imposer d'elle-même, mais en réalité, il a continué à répondre oralement à ses contradicteurs pendant ces deux décennies.
Berkeley a travaillé longtemps sur la vision, et a proposé une réponse au problème de Molyneux : selon lui, les sensations tactiles et visuelles sont hétérogènes. Aussi, un aveugle de naissance qui recouvrerait la vue ne pourrait pas immédiatement identifier un carré dessiné, même en ayant pu toucher un objet de forme carrée alors qu'il était aveugle.
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Œuvres principales
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