L'éloquence vise, selon les théoriciens classiques de la rhétorique, à la fois à convaincre en emportant l'adhésion de l'esprit par l'argumentation du discours et à persuader en emportant l'adhésion du cœur par la manifestation du caractère moral de l'orateur (l'éthos) et le maniement des passions de l'auditoire (le pathos). Au sein du discours, la persuasion est soutenue par l'elocutio (le style) et par l'actio (la performance oratoire).

[Il faut que la voix] ne soit ni sourde, ni grossière, ni effrayante, ni raide, ni fausse, ni épaisse, ni trop déliée, ni mal articulée, ni aigre, ni faible, ni molle ou efféminée. [Il faut] que la respiration soit libre et aisée, que les intervalles en soient raisonnablement longs, et qu'elle puisse continuer de même un temps considérable. Il ne suffit pas que la prononciation soit correcte, il faut qu'elle soit claire ; à quoi deux choses contri-bueront. La première c'est de bien articuler tous les mots [...]. La seconde chose, c'est de bien distinguer toutes les parties de la phrase, en sorte que celui qui parle donne à chacune ce qu'il lui appartient, commençant et finissant précisément où il faut.