Première lecture | Structure argumentative | Ton du texte |
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Raisonnement concessif |
Quelques‑uns ont dit que si l'on usait d'une indulgence paternelle envers nos frères errants1 qui prient Dieu en mauvais français, ce serait leur mettre les armes à la main ; qu'on verrait de nouvelles batailles de Jarnac, de Moncontour, de Coutras, de Dreux, de Saint‑Denis2, etc. : c'est ce que j'ignore, parce que je ne suis pas un prophète ; mais il me semble que ce n'est pas raisonner
conséquemment que de dire : « Ces hommes se sont soulevés quand je leur ai fait du mal : donc ils se soulèveront quand je leur ferai du bien. »
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Argument 1 : la douceur ne produit pas les mêmes effets que la cruauté. |
J'oserais prendre la liberté d'inviter ceux qui sont à la tête du gouvernement, et ceux qui sont destinés aux grandes places, à vouloir bien examiner mûrement si l'on doit craindre en effet que la douceur produise les mêmes révoltes que la cruauté a fait naître ; si ce qui est arrivé dans certaines circonstances doit arriver dans d'autres ; si les temps, l'opinion, les mœurs, sont toujours les mêmes.
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Raisonnement concessifArgument 2 : les mœurs ont changé, la raison a progressé. |
Les huguenots3, sans doute, ont été enivrés de fanatisme et souillés de sang comme nous ; mais la génération présente est‑elle aussi barbare que leurs pères ? Le temps, la raison qui fait tant de progrès, les bons livres, la douceur de la société, n'ont‑ils point pénétré chez ceux qui conduisent l'esprit de ces peuples ? et ne nous apercevons‑nous pas que presque toute l'Europe a changé de face depuis environ cinquante années ?
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Le gouvernement s'est fortifié partout, tandis que les mœurs se sont adoucies. La police générale, soutenue d'armées nombreuses toujours existantes, ne permet pas d'ailleurs de craindre le retour de ces temps anarchiques, où des paysans calvinistes combattaient des paysans catholiques enrégimentés à la hâte entre les semailles et les moissons.
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Raisonnement par analogieArgument 3 : il faut s'adapter aux mœurs de son temps. |
D'autres temps, d'autres soins. Il serait absurde de décimer aujourd'hui la Sorbonne parce qu'elle présenta requête autrefois pour faire brûler la Pucelle d'Orléans ; parce qu' elle déclara Henri III déchu du droit de régner, qu'elle l'excommunia, qu'elle proscrivit le grand Henri IV. On ne recherchera pas sans doute les autres corps du royaume, qui commirent les mêmes excès dans ces temps de frénésie : cela serait non‑seulement injuste ; mais il y aurait autant de folie qu'à purger tous les
habitants de Marseille parce qu'ils ont eu la peste en 1720.
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Première lecture | Structure argumentative | Ton du texte |
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Comment Voltaire cherche‑t‑il à convaincre le lecteur ? I. Un discours argumentatif II. Les différents types de raisonnement III. Les différents procédés rhétoriques | Comment l'argumentation dévoile‑t‑elle les failles des thèses adverses ? I. Un dialogue avec les thèses adverses II. La progression logique du raisonnement III. Ridiculiser les thèses adverses par l'ironie et l'absurde | En quoi ce discours est‑il représentatif du siècle des Lumières ? I. Un philosophe du siècle des Lumières favorable au progrès II. Un argumentaire convaincant III. Qu'est‑ce que la tolérance ? |
Nos manuels sont collaboratifs, n'hésitez pas à nous en faire part.
Oups, une coquille
j'ai une idée !